But. Le développement de méthodes physiques autorisant le traitement conservateur des mélanomes iridociliaires a modifié la prise en charge des patients présentant ce type de tumeur. Néanmoins, le délai nécessaire pour obtenir une réduction du volume tumoral et la crainte de complications radiques secondaires peuvent faire préférer une solution chirurgicale dans certaines situations.

Matériel et Méthode. Trois patientes âgées de 47 à 83 ans ont bénéficié d'une scléro-iridocyclectomie lamellaire sectorielle pour mélanome iridociliaire occupant trois à cinq quadrants horaires. Le choix de la chirurgie était motivé par une impaction cristallinienne, un contact iridocornéen avec oedème de cornée localisé ou un hyphéma entraînant une élévation de la pression intra-oculaire sur un oeil fonctionnellement unique.

Résultats. Pour chaque patiente, l'acuité visuelle postopératoire était supérieure à l'acuité préopératoire dès le troisième mois. Aucune n'a présenté de récidive locale ou de localisation secondaire au cours d'un suivi moyen de cinq ans et demi.

Commentaire et Conclusions. Le risque de complications immédiates liées à la chirurgie des mélanomes iridocilaires fait souvent préférer les traitements physiques à globe fermé lorsqu'ils sont utilisables. Les conditions cliniques oculaires rencontrées font parfois opter pour un traitement chirurgical. La disparition de l'effet de masse et l'obtention d'une analyse anatomopathologique représentent les avantages immédiats de la méthode. L'absence de complication radique laisse présager une stabilité du résultat fonctionnel. la scléro-iridocyclectomie lamellaire sectorielle conserve certaines indications dans le traitement des mélanomes iridociliaires. Elle permet de préserver une acuité visuelle utile et semble induire moins de complications tardives que la radiothérapie.