Stratégie d’intervention pour la prise en charge de l’épilepsie en Asie du sud-est - 29/04/17

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Résumé |
Introduction |
L’épilepsie est une des maladies neurologiques les plus fréquentes dans le monde, touchant 70 millions de personnes dont 80 % vivent dans les pays en développement. Alors que les prévalences en Asie du sud-est (7,7 ‰ au Laos et 5,8 ‰ au Cambodge) sont proches de celle observée en France (6 ‰), l’enjeu de santé publique pour les systèmes de soins de ces pays relève avant tout du déficit thérapeutique qui est supérieur à 95 % au Laos comme au Cambodge. Parmi les déterminants de cette situation, l’accessibilité aux centres de santé (distance, fréquence et coût des déplacements) est probablement un levier privilégié dans la recherche d’une stratégie d’identification et de prise en charge efficace. L’objectif principal de notre programme de recherche était de mesurer l’efficience d’une nouvelle approche des soins de santé de proximité en testant deux stratégies : (1) des visites villageoises mensuelles des personnels des centres de santé (nommés DHV) formés au dépistage et au suivi des patients épileptiques au Laos versus (2) une stratégie identique où les missions du DHV étaient assurées par les volontaires de santé résidant dans les villages au Cambodge.
Méthode |
Ces deux études quasi-expérimentales d’une durée de 12 mois (réalisées en 2015–2016 au Laos et en 2016–2017 au Cambodge) ont été conduites dans des districts ruraux grâce à une approche comparée entre une zone d’intervention et une zone contrôle. Notre programme a assuré une large campagne d’information, éducation et communication, des formations spécifiques pour les DHV, des enquêtes sur les connaissances attitudes et pratiques (CAP) en population générale, et un système de collecte des données (monitoring) réalisée à fréquence régulière. Notre recherche a ainsi permis des analyses comparatives « avant-après et ici-ailleurs » pour démontrer l’efficacité de l’intervention dans chaque pays, ainsi qu’une comparaison entre les deux stratégies d’intervention.
Résultats |
Au Laos, après 12 mois d’expérimentation, le déficit de traitement a baissé de 5,5 % (de 20 à 43 cas sous traitement sur les 418 attendus) dans la zone d’intervention contre 0,5 % (de 21 à 25 cas sous traitement sur les 788 attendus) dans la zone contrôle (p=0,0001). Dans la zone d’intervention, 36,1 % des épileptiques ont refusé le traitement, 27,8 % ont préféré être soigné sans passer par le centre de santé primaire (circuit de proximité) ; et parmi ceux qui ont adhéré, le suivi à domicile a permis d’augmenter de 27,6 % le nombre de compliants (p=0,019). Au Cambodge, après six mois d’expérimentation sur une aire d’étude où le déficit de traitement était de 100 %, la stratégie a permis de le baisser significativement de 31,1 % (55 cas sur les 177 estimés) dans la zone d’intervention, au regard des 7,0 % de baisse (23 cas sur les 327 estimés) dans la zone contrôle (p=0,0001). Incontestablement, la stratégie est plus efficace lorsque le DHV réside dans le village.
Conclusion |
Afin de compléter ces résultats d’efficacité thérapeutique, l’analyse des CAP de la population générale et des personnels de santé, ainsi que l’analyse des itinéraires thérapeutiques des épileptiques éclaireront nos résultats. D’ores et déjà, les points positifs de l’expérimentation au Laos ont permis la rédaction d’une « Advocacy Policy » (promotion & politique) favorablement accueillis par le ministère de la santé au Laos, comme cela est également envisagé au Cambodge à la fin de notre intervention en juin 2017.
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Vol 65 - N° S2
P. S74-S75 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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