La gale, en recrudescence ces dernières années, a posé des problèmes thérapeutiques, principalement lors des retraits répétés du benzoate de benzyle. L’objectif de cette étude était de décrire les pratiques de prescription d’experts du traitement de la gale chez l’enfant.

Une enquête nationale a été réalisée, entre décembre 2014 et mars 2015, au moyen d’un questionnaire standardisé reprenant différentes situations cliniques de gale et les molécules utilisées préférentiellement selon les âges. Le questionnaire a été diffusé aux membres du groupe de recherche clinique de la Société française de dermatologie pédiatrique.

Sur 38 experts interrogés, 20 ont répondu. Pour une gale typique, l’ivermectine per os était prescrite en première intention par 55 % des experts chez les enfants de 6 ans, par 15 % chez les enfants de 2 ans et par 5 % chez un nourrisson de 3 mois. L’ivermectine était davantage prescrite après échec de traitements antérieurs, en cas de peau lésée ou impétiginisée, en cas de précarité, et surtout en cas de gale profuse hyperkératosique. Trente-cinq pour cent des dermatologues ne posaient pas de restriction à sa prescription en fonction du poids ou de l’âge. Des variations étaient également observées dans ses modalités d’administration. L’esdépalléthrine restait le traitement local préférentiellement prescrit (38 % de l’ensemble des topiques prescrits), sauf chez l’enfant asthmatique, alors que la perméthrine était le topique le moins prescrit.

Ce travail confirme l’hétérogénéité de nos pratiques. Des recommandations formalisées d’experts sont attendues, notamment concernant la place de l’ivermectine chez le nourrisson.

Scabies has been on the rise in France in recent years and has posed therapeutic problems, mainly due to the withdrawal of benzyl benzoate. The objective of this study was to describe prescribing practices for scabies in children.

A national survey was conducted by means of a standardized questionnaire covering various clinical situations of scabies and the drugs used preferentially according to age, which was sent out between December 2014 and March 2015 to members of the clinical research group of the French Society of Paediatric Dermatology.

Of the 38 experts contacted, 20 replied. For a typical case of scabies, 55% of the experts initially prescribed oral ivermectin for children aged 6 years, 15% prescribed ivermectin in children aged 2 years, and 5% in infants aged 3 months. Ivermectin was more widely prescribed after failure of prior treatment or recurrence of scabies, on skin lesions or impetigo, if precarious, especially for profuse hyperkeratotic scabies. A total of 35% of the experts reported no prescribing restrictions with regard to patient age or weight. Discrepancies were observed concerning the mode of administration and the time between consecutive doses. Esdepallethrin remained the preferred local treatment among the experts (38% of all topical prescriptions) except in asthmatic children, while permethrin was the least-prescribed topical agent.

This study confirms the heterogeneity of our practices. Formal expert recommendations are awaited, particularly concerning the use of ivermectin in infants.