Intoxication par le bromazépam chez un nourrisson : apport des analyses capillaire et unguéale pour confirmer une exposition post-natale - 22/04/17
Résumé |
Objectif |
Décrire un cas d’intoxication massive au bromazépam chez un nourrisson pour lequel la recherche du bromazépam dans les cheveux et les ongles ainsi que dans les cheveux de la mère a permis d’affirmer l’exposition au bromazépam après la naissance.
Cas |
Un enfant de 3 mois est amené aux urgences par ses parents à 03h15 pour un état d’agitation extrême avec pleurs incessants. Le bilan biologique et d’imagerie est négatif à l’exception d’une élévation de la kaliémie à 6,31mmol/L et des CPK à 1000UI/L. Le jour même (J0) sont effectués des prélèvements sanguin (14h17) et urinaire (15h) à visée toxicologique. Un 2e prélèvement sanguin est effectué à J5. À J10, une procédure judiciaire ayant été enclenchée, sont effectués des prélèvements de cheveux (une mèche de cheveux bruns de 2cm prélevée en vertex postérieur) et d’ongles. La dernière couche utilisée par l’enfant est également saisie à J10. Dans le même temps, une mèche de cheveux de couleur noire de 15cm est prélevée sur la mère. Une boîte de lait et un pot de sucre pouvant être la source du toxique sont saisis au domicile de la personne qui hébergeait la famille.
Méthodes |
La recherche spécifique des benzodiazépines a été effectuée dans tous les échantillons par LC-MS/MS sur un système Waters Xevo TQD après extraction par tampon pH 9,5 et mélange dichlorométhane/isopropanol/n-heptane. La mèche de cheveux de l’enfant a été analysée sans segmentation, celle de la mère en 4 segments de 3cm chacun, couvrant ainsi l’année précédant les faits. Les ongles ont été traités de la même façon que les cheveux. Environ 1g de gel humide de la couche a été extrait en milieu alcalin par un mélange de solvants [1 ]. Ces analyses ont été complétées par un screening des échantillons biologiques par LC-MS/MS.
Résultats |
Les analyses pratiquées sur les échantillons de l’enfant montrent la présence de bromazépam aux concentrations suivantes (Tableau 1).
Conclusion |
Les analyses sanguine et urinaire du nourrisson ont permis de diagnostiquer une exposition massive au bromazépam, le diagnostic retenu aux urgences étant une rhabdomyolyse secondaire à un coma sur intoxication aux benzodiazépines. L’analyse capillaire du nourrisson est en faveur d’une exposition antérieure à cette molécule. Le risque de contamination passive et/ou d’exposition in utero [2 ] a pu être exclu par des examens complémentaires. En effet, l’analyse de ses ongles et des cheveux de la mère ont permis d’écarter ces phénomènes de contamination et de confirmer l’exposition de l’enfant après sa naissance. L’analyse qualitative de la couche a permis de confirmer l’intérêt de cette matrice originale dans les affaires médico-judiciaires.
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Vol 29 - N° 2S
P. S16 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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