Le traitement traditionnel des fractures de membres est fréquent en Afrique. Il est pourvoyeur de complications, parfois graves. Nous en avons étudié les aspects épidémiologiques et cliniques au Nord du Bénin. Cette étude prospective analytique entre janvier 2011 et juin 2016 a inclus les patients présentant une complication à la suite d’un traitement traditionnel de fractures de membres admis dans le service de chirurgie générale du CHUD-B/A. Les variables sociodémographiques et cliniques ont été étudiées. Soixante-cinq cas ont été inclus, représentant 7,8 % des cas de traumatologie. Elles concernaient majoritairement les hommes (81,5 %) âgés en moyenne de 33,5±19,0 ans (6–70 ans). Toutes les couches sociales étaient concernées. Vingt patients (30,8 %) avaient un revenu mensuel inférieur au salaire minimum interprofessionnel garanti, et 31 (47,7 %) avaient un niveau scolaire du primaire. L’association massage, incantation et pose d’attelles en bois était la méthode traditionnelle la plus utilisée. Le délai moyen de consultation était de 139jours. Les complications les plus fréquentes étaient les pseudarthroses (40,0 %) et les cals vicieux (29,2 %). Le type de complication était statistiquement lié au délai de consultation (p=0,01). Les complications du traitement traditionnel des fractures de membres sont fréquentes et graves. Une meilleure accessibilité à l’orthopédie-traumatologie moderne pourrait limiter ce drame.

Étude prospective. IV.