But. déterminer si des photographies du fond d'oeil prises avec une caméra non mydriatique sont équivalentes à l'examen ophtalmologique pour le dépistage de la rétinopathie diabétique en prenant comme référence diagnostique les résultats de photographies stéréoscopiques des 7 champs.

Matériel et Méthode. Étude prospective comportant 98 patients diabétiques qui ont bénéficié des 3 examens lors de la même consultation : photos avec la caméra non mydriatique TOPCON CRW6, examen du fond d'oeil par l'ophtalmologiste, photographies stéréoscopiques des 7 champs. Les photographies ont toujours été interprétées par les mêmes ophtalmologistes.

Résultats. Sur les 196 yeux analysés, une rétinopathie diabétique a été détectée aux 7 champs dans 101 yeux. La spécificité et la valeur prédictive positive (VPP) de la caméra et de l'ophtalmologiste sont équivalentes, respectivement 85,9 % (IC 95 % 78,2 à 93,6) et 96,6 % (92,8 à 100,4) pour la spécificité et 88,2 % (de 80,7 à 95,7) et 96,4 % (92,3 à 100) pour la VPP. Par contre la sensibilité et la valeur prédictive négative (VPN) de la caméra sont significativement meilleures que celle de l'ophtalmologiste, respectivement 95,4 % (90,9 à 99,8) et 80,2 % (72,4 à 88) pour la sensibilité et 94,4 % (89,7 à 99,1) et 80,9 % (72,6 à 89,4) pour la VPN.

Commentaire et Conclusions. Compte tenu de son excellente sensibilité la caméra non mydriatique semble être particulièrement bien adaptée au dépistage de la rétinopathie diabétique. Son utilisation permettra d'augmenter le nombre de patients diabétiques qui pourront bénéficier d'un dépistage de la rétinopathie et de sélectionner ceux qui auront rapidement besoin d'une prise en charge par un ophtalmologiste.