Action de différents collyres antiglaucomateux sur la prolifération et la viabilité de fibroblastes en culture. - 08/03/08
B Jany,
S Milazzo,
J Gekas,
C Mariette,
L (Amiens) Benabib
But. Étude du comportement d'un modèle cellulaire cultivé in vitro en présence de différents collyres antiglaucomateux.
Matériel et Méthode. 5 cultures simultanées ont été lancées avec la même lignée de fibroblastes de souris immortalisées (Swiss 3T3). Des boîtes de Petri de 2,5 cm 2 , traitées pour la culture cellulaire ont été utilisées. Au t 0, 200 000 cellules ont été mises en culture dans chaque boîte dans 1 ml de milieu de culture adapté (DMEM). À la 1 ère culture,rien n'a été ajouté et celle-ci a servi de culture témoin. Pour les autres, un collyre différent (Timolol, Dorzolamide, Latanoprost, Brimonidine) a été rajouté pour évaluer son effet cellulaire. Tous les collyres testés sont issus du commerce et utilisés comme antiglaucomateux. Chaque jour (t 0, J1, J2) une numération à la cellule de Mallassez et une étude de la viabilité au bleu trypan a permis de comparer la cinétique de prolifération et la viabilité cellulaire en présence de chaque collyre testé par rapport à la culture témoin.
Résultats. Le rapport de multiplication cellulaire (R) et la viabilité (V) à t 0, J1 et J2 est rapporté, ci-après pour la culture témoin et les quatre collyres testés. À J1 pour le témoin : R = 2,2 et V = 98 % ; Timolol : R = 1,6 et V = 95 % ; Dorzolamide : R = 0,8 et V = 93 % ; Latanoprost : R = 0,8 et V = 90 % ; Brimonidine : R = 1,37 et V = 97 %. À J2 pour le témoin : R = 5,9 et V = 98 % ; Timolol : R = 3 et V = 95 % ; Dorzolamide : R = 0,3 et V = 11 % ; Latanoprost : R = 0,3 et V = 19 % ; Brimonidine : R = 0,7 et V = 4 %.
Commentaire et Conclusions. À J1, on distingue deux groupes de réponse : Timolol et Brimonidine qui augmentent le nombre de cellules. Alors que pour Dorzolamide et Latanoprost, il diminue légérement. La viabilité reste bonne pour tous les groupes. À J2, le groupe timolol maintient la viabilité cellulaire alors que les trois autres la font chuter. En conclusion, le Timolol est moins agressif que les autres antiglaucomateux. Ces données préliminaires, bien qu'obtenues sur un modèle cellulaire bien connu Swiss 3T3 et aisément utilisable grâce à son fort potentiel prolifératif, devrait être confirmées sur des lignées humaines. On sait que le traitement prolongé par ce type de collyres peut engendrer des altérations de la surface oculaire. Existe-t-il une action sur la formation d'une cataracte secondaire ? Nous voulons compléter l'étude en testant les antiglaucomateux sur des cultures de cellules epithéliales de cristallin humain. Et ainsi savoir quel antiglaucomateux prescrire préférentiellement dans le glaucome du pseudophake en vue de réduire l'incidence de la cataracte secondaire.
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Vol 25 - N° 5
P. 11 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.