Le choc anaphylactique au cours du traitement antituberculeux (anti-TB) est rare et d’installation imprévisible. Les médicaments les plus incriminés sont la streptomycine et la rifampicine.

Décrire l’aspect clinique, les moyens diagnostiques et les alternatives thérapeutiques du choc anaphylactique dû aux anti-TB de 1^re ligne dans une population tunisienne.

Méthodes Étude rétrospective (2000–2016) chez des patients traités pour tuberculose active et ayant présenté un choc anaphylactique à un ou plusieurs anti-TB de 1^re ligne : isoniazide (H), la rifampicine (R), l’éthambutol (E) et le pyrazinamide (Z).

Parmi 86 cas de réactions d’hypersensibilité aux anti-TB, 9 cas (âge moyen : 29 ans ; 4 hommes et 5 femmes) de choc anaphylactique ont été colligés. Les délais moyens d’installation des signes d’anaphylaxie par rapport au début du traitement ont été de 18jours (11–26jours) et par rapport à la dernière prise médicamenteuse de 92minutes (15–240minutes). L’épreuve de réintroduction séquentielle des anti-TB a incriminé la rifampicine dans 5 cas, le pyrazinamide dans 5 cas, l’isoniazide dans 3 cas et l’éthambutol dans 1 cas. Le choc anaphylactique à plus de 2 anti-TB a été noté dans 5 cas. De plus il s’agit d’un choc anaphylactique à tous les anti-TB de 1^re ligne dans 3 cas. Une modification du schéma thérapeutique a été indiquée dans tous les cas. Une désensibilisation orale ultra-rapide à l’isoniazide, à la rifampicine et au pyrazinamide a été réalisée dans 5 cas dont avec succès pour 2 cas. Un échec de la désensibilisation à la rifampicine a été noté dans 3 cas indiquant le recours aux anti-TB de 2^e ligne (éthionamide, lévofloxacine, cyclosérine). L’évolution de la tuberculose a été favorable dans tous les cas.

Le choc anaphylactique aux anti-TB de 1^re ligne est une situation préoccupante. Notre étude souligne l’apport de la désensibilsation ultra-rapide aux anti-TB dans la prise en charge du choc anaphylactique qui constitue une originalité.