Évaluation médico-économique de l’association nab-paclitaxel–gemcitabine dans le traitement du cancer pancréatique métastatique en deuxième ligne - 22/03/17
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Résumé |
Introduction & objectifs |
En France, le cancer du pancréas est le 6e cancer le plus fréquent et le 4e cancer le plus mortel. Tout stade confondu, la survie globale à 5 ans est de 7 %. Le traitement initial du cancer pancréatique métastatique (CPM) repose sur une chimiothérapie folforinox ou folfoxiri. En cas de progression, le traitement de 2e ligne privilégié est la gemcitabine (gem) associée ou non au nab-paclitaxel (nab-gem). Nab-gem améliore la survie globale par rapport à gem (hazard ratio=0,72, p<10−3). À ce jour, le nab-paclitaxel, molécule onéreuse, n’est pas pris en charge en sus de la tarification à l’activité (T2A). L’objectif de ce travail était de réaliser une étude coût–efficacité comparant nab-gem versus gem dans le CPM en 2e ligne.
Méthodes |
Deux cohortes de patients présentant un CPM ont été étudiées : une de 57 patients (données publiées par Portal et al.) et une de 25 patients (données franc-comtoises) respectivement traitées par nab-gem et gem après avoir respectivement progressées sous folforinox et folfoxiri en 1re ligne. Le critère de jugement d’efficacité retenu était la survie sans progression (SSP) estimée à partir de la méthode de Kaplan-Meier. Le point de vue de l’évaluation économique adopté était celui de l’assurance maladie (AM). Les coûts médicaux directs ont été identifiés (séances de chimiothérapie, surveillance biologique, évaluation de l’efficacité du traitement, prévention et traitement des effets indésirables, transport), quantifiés et valorisés (année 2016) pour chacun des patients des deux cohortes. Le rapport différentiel coût–résultat (RDCR) exprimé en euros par année de vie gagnée (€/AVG) a été calculé et une analyse de sensibilité a été conduite pour tester la robustesse des résultats.
Résultats |
Aucune différence significative n’a été observée entre les deux cohortes à l’instauration de la 2e ligne (p>0,05) en termes de caractéristiques socio-démographiques, tumorales et cliniques. En comparaison avec gem, nab-gem améliore la SSP de 3,2 mois (5,1 mois versus 1,9 mois, p<10−4) au prix d’un surcoût de 2698€. Le RDCR est de 10 117€/AVG. Il serait de 26 340€/AVG si nab-paclitaxel était pris en charge en sus de la T2A. L’analyse de sensibilité confirme la robustesse des résultats.
Discussion & conclusions |
Au seuil de 30 000 €/AVG, nab-gem est une stratégie coût–efficace du point de vue de l’AM, mais dont la prise en charge est à la charge de l’hôpital. Cette stratégie pourrait toutefois être envisagée dans le traitement du CPM en 2e ligne.
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Vol 52 - N° 1
P. e39 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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