Prescription d’antiémétiques chez le sujet âgé : analyse des pratiques - 22/03/17
Résumé |
Introduction et objectifs |
Les nausées et vomissements (NV) peuvent impacter la qualité de vie des populations fragilisées notamment gériatriques et peuvent être iatrogènes : interactions médicamenteuses (IM) et effets indésirables (EI). Il n’existe pas de recommandation spécifique et les antiémétiques (AE) disponibles pour les sujets âgés (SA) sont, suite à des recommandations nationales limitées et à fort potentiel iatrogène. Ce travail étudie les pratiques de prescriptions d’AE chez le SA dans notre CHRU et leur potentiel iatrogène.
Méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique de 5 mois qui a inclus les patients de plus de 75 ans avec prescriptions d’AE informatisées tous services confondus et exclu les prises en charges spécifiques (cancérologie, soins palliatifs). Les objectifs sont :
– caractériser les prescriptions (molécule, posologie, type, modalité d’administration, adaptation posologique), la population (âge, sexe, service) et les constantes (relevé de NV) ;
– faire une analyse pharmaceutique (outil thériaque®) et évaluer le potentiel iatrogène des AE : IM et contre-indication (CI).
Résultats |
Au total, 4376 séjours de SA sont relevés sur 5 mois, 3113 en services informatisés et 195 prescriptions (4 %) répondent aux critères d’inclusion. L’âge moyen est de 84 ans en majorité des femmes (H/F=0,47). Les principaux services prescripteurs sont la neurologie (18,5 %) et la néphrologie (16 %). Les caractéristiques des prescriptions sont :
– prescription de métoclopramide (75 %), dompéridone (21 %), métopimazine et ondansétron (4 %). Ce profil est similaire pour tous les services sauf en gériatrie et neurologie (environ 50/50 métoclopramide/dompéridone) ;
– deux pour cent des posologies sont adaptées à la fonction rénale ;
– métoclopramide et métopimazine principalement prescrits en si besoin, inversement dompéridone et ondansétron en systématique ;
– AE administré à 63 % si prescription systématique vs 17 % en si besoin ;
– six pour cent des prescriptions ont une CI en lien avec les AE. 80 % des prescriptions ont des IM par exemple risques d’hypotension (40 %) et de sédation (40 %). Ces IM concernent plus de 70 % des prescriptions de métoclopramide et métopimazine vs. 8 % pour ondansétron et dompéridone.
Discussion et conclusions |
Métoclopramide, principe actif le plus prescrit a donc un fort potentiel iatrogène. Sa prescription aboutit à peu d’administration diminuant son potentiel impact iatrogène. Le peu d’adaptation de posologie peut être lié à l’emploi de protocole de prescription informatique adapté à la population générale. Les axes de travail sont donc :
– développer des protocoles de prescription adaptés au SA ;
– encourager l’utilisation de molécule à plus faible potentiel iatrogène comme dompéridone.
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Vol 52 - N° 1
P. e18 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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