Estimation de la fraction de risque attribuable dans les études en série de cas - 12/03/17
Résumé |
Directrices de mémoire |
A. Thiébaut, S. Escolano, P. Tubert-Bitter.
Laboratoire d’accueil |
Inserm UMR 1181 (B2PhI), institut Pasteur Paris, France ; université Versailles-Saint-Quentin, Montigny-les-Bretonneux, France.
Introduction |
Farrington a développé, avec les études en série de cas, une méthodologie adaptée à l’étude de l’association entre une vaccination et l’occurrence d’événements indésirables rares (Lancet, 1995). Cette méthode fait usage des données sur les cas uniquement, ce qui réduit considérablement l’effort de collecte des données. On divise a priori la période d’observation de chaque cas en périodes « à risque » (pendant ou après exposition) et périodes « témoins » (durant lesquelles l’occurrence de l’événement ne peut pas être imputée à l’exposition) et on compare l’occurrence d’un événement indésirable sur ces périodes pour obtenir une estimation intra-sujet de l’incidence relative. L’incidence relative est une mesure d’association qui permet de quantifier l’intensité du lien entre un facteur de risque et l’occurrence d’un événement. La fraction de risque attribuable est une mesure d’impact qui permet de quantifier l’influence d’un facteur de risque, en termes de production de cas d’une maladie. Coste et al. (RESP, 1991) définissent cette mesure comme « la proportion de cas de la maladie qui seraient évités si l’exposition considérée était supprimée ». L’enjeu du présent travail est de développer une méthode d’estimation de la fraction de risque attribuable à une exposition médicamenteuse dans les études en série de cas.
Méthode |
On propose une formule d’estimation de la fraction de risque attribuable dans les études en série de cas. Puis, on approxime une expression de la variance de cet estimateur en utilisant la méthode Delta. En simulant des données de série de cas, on compare la variance empirique de l’estimateur de la fraction de risque attribuable et la moyenne des variances de l’estimateur approximées par méthode Delta. On applique l’estimateur de la fraction de risque attribuable à des données réelles. Ces données, exploitées dans l’article de Hanf et al. (Vaccine, 2013), sont issues d’une extraction du Sniiram. L’article de Hanf et al. s’intéresse à l’association entre l’administration du vaccin rougeole, oreillons, rubéole (ROR) et l’occurrence de convulsions fébriles chez les enfants âgés de moins de 3 ans.
Résultats |
La variance empirique de l’estimateur de la fraction de risque attribuable et la moyenne des variances de l’estimateur approximées par méthode Delta obtenues par simulation présentent des valeurs très proches. Ce résultat conduit à valider l’expression de la variance calculée par méthode Delta. En appliquant l’estimateur proposé dans le présent travail à la série de cas exploitée dans l’article de Hanf et al., on trouve que 0,4 % des cas de convulsions fébriles recensés dans cette base de données sont attribuables à l’administration du vaccin ROR.
Conclusion |
En conclusion, on a proposé une formule d’estimation de la fraction de risque attribuable adaptée aux séries de cas et on a calculé par méthode Delta une approximation de la variance de cet estimateur. On a montré que la formule d’estimation de la fraction de risque attribuable proposée dans ce travail est applicable à des données réelles. Ainsi, on a obtenu que seulement 0,4 % des cas de convulsions fébriles retenus dans l’article de Hanf et al. étaient attribuables à la vaccination ROR.
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Vol 65 - N° 2
P. 170 - avril 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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