Estimation du poids du tabagisme dans le fardeau des maladies cardio-neuro-vasculaires en France - 11/03/17
Résumé |
Introduction |
Le tabagisme est un facteur de risque majeur pour de nombreuses affections cardio-neuro-vasculaires. En France, 29 % des 15–75ans déclaraient fumer quotidiennement en 2015. Cette prévalence est très élevée, comparée à celle d’autres pays occidentaux comme le Royaume-Unis, les États-Unis ou l’Australie (moins de 19 %). Si les conséquences sanitaires du tabagisme ont essentiellement été mesurées en termes de mortalité attribuable, nous disposons de peu d’information sur la morbidité imputable au tabac en France. Notre objectif était d’estimer le nombre d’hospitalisations complètes pour maladies cardiovasculaires attribuables à la consommation de tabac en 2015.
Méthodes |
Des fractions attribuables spécifiques par âge et par sexe ont été calculées en combinant des risques relatifs extraits de la littérature et des prévalences de consommation de tabac estimées à partir de l’enquête nationale Baromètre-santé 2014. Les données d’hospitalisation ont été extraites du PMSI-MCO 2015 en sélectionnant les séjours avec un diagnostic principal d’une pathologie cardiovasculaire dont le risque est accru par la consommation de tabac : cardiopathies ischémiques (I20–I25), affections cardiopulmonaires (I26–I28), arythmies cardiaques (I47–I49), insuffisances cardiaques (I50), maladies cérébrovasculaires (I60–I69) et maladies des artères (I70–I79).
Résultats |
Nous avons estimé qu’en 2015, 161 776 séjours en lien avec une pathologie cardiovasculaire auraient pu être évités si la population s’abstenait de fumer. Les cardiopathies ischémiques représentaient la part la plus importante avec 40 % des séjours, suivi des arythmies cardiaques (19 %). Chez les 15–49ans, jusqu’à 50 % des séjours étaient attribuables au tabac pour les cardiopathies ischémiques, les arythmies ou les insuffisances cardiaques.
Discussion/conclusion |
Un nombre conséquent de séjours hospitaliers pour une maladie cardiovasculaire sont attribuables au tabagisme. Le tabac représente une part importante du fardeau des maladies cardiovasculaires chez les moins de 50ans avec près d’une hospitalisation sur deux pour certaines affections. Compte tenu de la létalité élevée des pathologies cardiovasculaires, du risque important de séquelles et du coût élevé de la prise en charge de ces pathologies, la lutte contre le tabagisme reste un défi majeur de santé publique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Tabagisme, Fraction attribuable, PMSI
Plan
Vol 65 - N° S1
P. S9 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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