Étude de corrélation clinico-radiologique des céphalées chez les femmes enceintes ou en post-partum - 09/03/17
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Résumé |
Introduction |
La prévalence des céphalées dans la population générale varie entre 69 et 88 % au cours d’une vie et touche trois fois plus la femme que l’homme. C’est un symptôme fréquent au cours de la grossesse (185/100 000, jusqu’à 35 % en cas d’ATCD personnel de céphalées) et du post-partum (30 à 40 %). C’est aussi le symptôme le plus couramment rencontré lors de maladies intracrâniennes dans cette population. L’objectif principal de notre étude rétrospective était d’évaluer l’apport de l’imagerie cérébrale en coupe (en tomodensitométrie [TDM] et en imagerie par résonance magnétique [IRM]), pour le diagnostic étiologique des céphalées chez la femme enceinte ou en post-partum, et d’établir la proportion et le type de pathologies retrouvées. L’objectif secondaire était de décrire les paramètres cliniques prédictifs d’imagerie neurologique pathologique (INP) dans cette population.
Matériel et méthode |
Cent quarante-six patientes consécutives, enceintes ou en post-partum, ont bénéficié d’une imagerie cérébrale pour céphalées, entre 2005 et 2015 au CHRU de Tours et ont été incluses. Chaque patiente a bénéficié d’une ou plusieurs imageries cérébrales, toutes interprétées par un radiologue senior : IRM GE 1,5T Signa HDXT selon un protocole standardisé avec des séquences diffusion, FLAIR, EGT2, angio-IRM artérielle et veineuse, sans injection de chélates de gadolinium, et/ou une TDM en contraste vasculaire spontané±injection de produit de contraste iodé selon le jugement du radiologue. Toutes les imageries réalisées ont secondairement été relues par deux radiologues senior et junior. Pour chaque patiente incluse, les critères démographiques (âge, terme, jour de post-partum), les facteurs de risque d’accident vasculaire cérébraux (AVC), les caractéristiques propres aux céphalées ainsi que les signes cliniques neurologiques les accompagnant ont été analysés. Les données des patientes avec une INP ont ensuite été comparées aux données des patientes indemnes en utilisant un test de Fischer (Chi2) sur les variables continues et catégorielles.
Résultats |
En dix ans, la fréquence des imageries neurologiques réalisées pour céphalées chez la femme enceinte ou en post-partum ainsi que l’incidence d’INP retrouvées ont augmenté de façon significative. On compte 2,8 fois plus d’imageries faites et 1,8 fois plus d’imageries pathologiques (Anova, p<0,001) (Fig. 1). Une IRM a été réalisée dans 84,2 % (123) et une TDM dans 15,8 % (23) des cas. Une INP a été retrouvée chez 23,3 % (34) des patientes, dont 58 % (20) étaient des AVC (Tableau 1). La principale étiologie était l’AVC hémorragique (Fig. 2, Fig. 3) pour 55 % (11) des patientes, puis les AVC ischémiques veineux (Fig. 4) et artériels respectivement pour 25 % (5) et 20 % (4) des patientes. Pour 76 % (112) des patientes dont l’imagerie était considérée comme normale, l’étiologie retenue à ces céphalées était la migraine (avec ou sans aura) chez 28,5 % (32) et la céphalée simple pour 45,5 % (51) d’entre elles (Tableau 1). L’absence de séquence de perfusion dans les protocoles empêchait de pouvoir différencier une migraine d’un autre type de céphalée primaire. Les seuls signes cliniques prédictifs d’une INP étaient la présence d’une céphalée de survenue brutale OR=4,53 (IC=1,89–10,85) (p<0,001) ou intense OR=2,89 (IC=1,28–6,52) (p<0,001) et l’association à une crise convulsive ou un trouble de conscience OR=2,36 (IC=0,63–8,91) (p=0,004) (Tableau 2). La présence de facteur de risque d’AVC ou de signe neurologique accompagnateur des céphalées n’était pas significativement associée à une INP.
Conclusion |
La fréquence des imageries neurologiques réalisées pour céphalées chez la femme enceinte ou en post-partum ainsi que l’incidence d’INP retrouvées augmentent de façon significative au cours du temps. Les AVC sont les pathologies les plus fréquemment rencontrées. La majorité des céphalées survenant dans cette population est associée à une imagerie neurologique normale. Peu de facteurs cliniques sont prédictifs d’INP. L’IRM morphologique ne permettant pas de faire la différence entre une migraine ou une céphalée simple, il nous semble important d’utiliser une technique de perfusion sans injection.
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Vol 44 - N° 2
P. 91-93 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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