Les hospitalisations longues en psychiatrie - 09/03/17
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Résumé |
Position du problème |
Les hospitalisations longues en psychiatrie posent problème de par la désocialisation des patients et les coûts qu’elles induisent.
Méthodes |
Les variables individuelles concernant les personnes hospitalisées de 16 ans et plus résidant dans la région française du Nord-Pas-de-Calais ont été extraites d’une base médico-administrative sur les séjours psychiatriques à temps complet en 2011–2013. Nous avons calculé la part des personnes ayant connu un séjour d’une durée au moins égale à 292jours durant la période de l’étude. Une analyse bivariée a été réalisée, puis des caractéristiques écologiques (sur l’offre de soins, la défavorisation et la taille des communes de résidence) ont été introduites dans un modèle de régression multiniveaux, en vue d’identifier les facteurs associés à la variabilité des taux d’hospitalisation psychiatrique au long cours.
Résultats |
Au total, 2,6 % des personnes hospitalisées en psychiatrie ont connu au moins un séjour de 292jours ou plus durant la période d’étude ; les journées en séjours longs représentaient 22,5 % des journées d’hospitalisation à temps complet en psychiatrie. L’analyse bivariée a montré que l’ancienneté dans le dispositif psychiatrique est fortement corrélée au taux d’hospitalisation longue. Dans le modèle multiniveaux, les variables individuelles les plus associées à l’augmentation du risque d’hospitalisation longue sont la dépendance totale (OR=9,0. IC95 % : 6,7–12,2), un diagnostic principal de trouble de développement psychologique (OR=9,7. IC95 % : 4,5–20,6), de retard mental (OR=4,5. IC95 % : 2,5–8,2), de schizophrénie (OR=3,0. IC95 % : 1,7–5,2), le fait d’avoir eu une hospitalisation contrainte (OR=1,7. IC95 % : 1,4–2,1) et une mesure d’isolement thérapeutique (OR=1,8. IC95 % : 1,5–2,1). Les variations de taux d’hospitalisation longue selon le type d’établissement sont très élevées, mais la densité en lits d’hospitalisation ou l’intensité de l’activité ambulatoire des services ne sont pas liés à l’hospitalisation longue. Les habitants d’unités urbaines de petite taille connaissent significativement moins de risque d’hospitalisation longue que ceux des grandes agglomérations. Nous n’avons pas trouvé d’influence de la défavorisation matérielle ou sociale sur les séjours au long cours.
Conclusion |
L’hospitalisation longue en psychiatrie concerne peu de patients mais représente un cinquième des journées d’hospitalisation à temps complet. Les nouvelles générations de patients sont beaucoup moins exposées au risque de connaître des séjours longs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Background |
Long-term hospitalizations in psychiatry raise the question of desocialisation of the patients and the inherent costs.
Methods |
Individual indicators were extracted from a medical administrative database containing full-time psychiatric hospitalizations for the period 2011–2013 of people over 16 years old living in the French region of Nord-Pas-de-Calais. We calculated the proportion of people who had experienced a hospitalization with a duration of 292 days or more during the study period. A bivariate analysis was conducted, then ecological data (level of health-care offer, the deprivation index and the size of the municipalities of residence) were included into a multilevel regression model in order to identify the factors significantly related to variability of long-term hospitalization rates.
Results |
Among hospitalized individuals in psychiatry, 2.6% had had at least one hospitalization of 292 days or more during the observation period; the number of days in long-term hospitalization represented 22.5% of the total of days of full-time hospitalization in psychiatry. The bivariate analysis revealed that seniority in the psychiatric system was strongly correlated with long hospitalization rates. In the multivariate analysis, the individual indicators the most related to an increased risk of long-term hospitalization were: total lack of autonomy (OR=9.0; 95% CI: 6.7–12.2; P<001); diagnoses of psychological development disorders (OR=9.7; CI95%: 4.5–20.6; P<.001); mental retardation (OR=4.5; CI95%: 2.5–8.2; P<.001): schizophrenia (OR=3.0; CI95%: 1.7–5.2; P<.001); compulsory hospitalization (OR=1.7; CI95%: 1.4–2.1; P<.001); having experienced therapeutic isolation (OR=1.8; CI95%: 1.5–2.1; P<.001). Variations of long-term hospitalization rates depending on the type of establishment were very high, but the density of hospital beds or intensity of ambulatory activity services were not significantly linked to long-term hospitalization. The inhabitants of small urban units had significantly less risk of long-term hospitalization than those of large cities. We found no influence of material and social deprivation in the long-term hospitalizations.
Conclusion |
Long-term hospitalization in psychiatry only concerns a minority of patients but represents the fifth of the total number of days of full-time hospitalization. The recent patients were significantly less exposed to the risk of having a long-term hospitalization.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Psychiatrie, Hospitalisations de longue durée, Défavorisation, RimP, Nord-Pas-de-Calais, France
Keywords : Psychiatry, Long-term hospitalizations, Deprivation, RimP, Nord-Pas-de-Calais, France
Plan
Vol 65 - N° 1
P. 9-16 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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