Peut-on prouver l’injection intraveineuse de spécialités médicamenteuses orales ? Recherche de disaccharides urinaires chez des patients décédés après consommation de méthadone, buprénorphine ou morphine (Skénan®) - 01/03/17

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Résumé |
Introduction |
La méthadone (gélule® et sirop®), la buprénorphine et le Skénan®, formes orales de traitement de substitution de la dépendance majeure aux opiacées sont régulièrement mésusés et auto-administrés par voie intraveineuse. Parmi les excipients de la méthadone sirop® et du Skénan®, on retrouve du saccharose. Parmi ceux de la méthadone gélule® et de la buprénorphine, on retrouve du lactose. En cas d’administration intraveineuse de ces spécialités, la détection urinaire de ces disaccharides permet de diagnostiquer le mésusage ; en effet, la prise de ces médicaments per os ne conduit pas à la présence urinaire de ces disaccharides, en raison de leur métabolisation physiologique.
Méthodes |
De 2011 à 2014, les liquides biologiques de 26 personnes décédées (cas inclus dans Drames) après consommation de méthadone, buprénorphine ou Skénan® ont été analysés au laboratoire de médecine légale de Grenoble. Pour 15 d’entre elles (9 décès liés à la buprénorphine et 6 à la méthadone), un échantillon urinaire congelé était disponible. La recherche des disaccharides urinaires a été effectuée par HPLC avec détecteur à barrette de diodes.
Résultats |
Parmi les 9 décès associés à la buprénorphine, du lactose a été retrouvé dans les urines d’un patient et de deux autres à confirmer. En revanche, parmi les premiers cas testés de décès associés à la méthadone, il n’a pas été mis en évidence de saccharose dans les urines.
Discussion |
Ces résultats ont permis de mettre en évidence une injection probable chez 1 voire 3 des 9 patients décédés après consommation de buprénorphine. Il n’a pas été mis en évidence de disaccharides dans les urines des premiers patients testés décédés après consommation de méthadone, argument contre une injection de cette molécule. Cependant, ces premiers résultats sont à interpréter avec prudence car le lactose se dégrade rapidement : il y a risque de sous-estimation de l’injection. Il sera donc intéressant de faire cette étude à partir d’urines non congelées chez des patients décédés ou des personnes suivies médicalement.
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Vol 72 - N° 1
P. 164-165 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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