L’éducation à la sexualité. Perspectives des données neuroscientifiques - 17/02/17
Résumé |
L’éducation à la sexualité est un sujet généralement peu abordé dans les institutions et les établissements scolaires. Quand elle est abordée, elle concerne surtout la prévention des risques (IST, grossesses non désirées, abus sexuels…). Mais cet apport d’informations limitées est-il suffisant ? Quel devrait être le contenu de cette éducation ? L’objectif de cet article est de présenter les implications éducatives probables des dernières connaissances en neurosciences de la sexualité. Pour réaliser ce bilan, les compétences nécessaires pour vivre la sexualité, tant au niveau individuel que social, ont été évaluées et comparées avec les capacités et compétences qui préexistent dans l’organisme. Chez les mammifères, les études récentes ont montré que le but du comportement de reproduction, grâce à des structures élémentaires préorganisées, est la copulation hétérosexuelle. Mais chez l’être humain, la majorité de ces facteurs sont altérés ou modifiés (altération des circuits olfactifs qui détectent les phéromones, lordose non fonctionnelle, dissociation des activités sexuelles des cycles hormonaux…). Pour ces raisons, il apparaît que l’essentiel de la sexualité humaine est acquis : les associations avec des émotions et des affects positifs et/ou aversifs ; et tous les apprentissages des différentes activités érotiques, des automatismes moteurs, de la socialisation sexuelle, de toutes les connaissances concernant la sexualité, ainsi que l’assimilation des normes et des valeurs sexuelles. De plus, les données cliniques suggèrent que les défauts ou les problèmes d’apprentissages, en particulier dans le cas d’association avec des émotions aversives (dégoût, peur, honte…), seraient la cause d’une partie significative des troubles de la sexualité. Dans les sociétés sexuellement éducatives, il existe différentes pratiques socioculturelles qui permettent d’acquérir au cours du développement les différentes connaissances et compétences nécessaire à la vie sexuelle adulte. Il faudrait évaluer, de manière transdisciplinaire et transculturelle, les différentes pratiques éducatives afin de fonder l’éducation à la sexualité sur les données les plus objectives possible. En conclusion, l’éducation à la sexualité – scientifique, globale et intégrée de manière cohérente aux autres apprentissages – apparaît, tant sur les aspects comportementaux, affectifs que cognitifs, indispensable à la santé sexuelle et à une vie sexuelle et sociale adaptée, consciente et responsable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Sex education is a subject that is generally not covered very much in schools and educational institutions. When it is, it mainly concerns risk prevention (STDs, unwanted pregnancies, sex abuse, etc.). But is this limited amount of information sufficient? What else should sex education include? The aim of this article is to present the probable educational implications of the latest findings in neuroscientific sexuality. To prepare this report, the necessary competencies to experience one's sexuality, both individually and socially, have been assessed and compared with the capacities and competencies that exist naturally in the body. In mammals, recent studies have shown that the objective of reproductive behavior, thanks to pre-organized elementary structures, is heterosexual copulation. But in the human being, most of these factors are impaired or modified (impairment of the olfactory circuits to detect pheromones, lordotic mating reflex no longer functional, sexual activities dissociated from hormonal cycles, etc.). For these reasons, it would appear that the essentials of human sexuality have to be acquired: associations with emotions and positive and/or negative affects; and all the learnings of various erotic activities, motor automatisms, sexual socialization, all the knowledge concerning sexuality, and the assimilation of sexual norms and values. In addition, clinical data suggest that failings or problems with the learning, in particular in the case of association with aversive emotions (disgust, fear, shame, etc.) could be the cause of a significant proportion of sexual disorders. In societies where sexual education exists, there are various sociocultural practices that enable the acquisition of different items of knowledge and the competencies necessary for adult sexuality, at the various stages of development of a human being. The different educational practices should be assessed in a transdisciplinary and transcultural manner so as to base sex education on the most objective data possible. To conclude, sex education – scientific, global and integrated in a consistent manner to all the other forms of learning – would appear, both in terms of its behavioral and cognitive aspects, to be essential for sexual health and an appropriate, conscious and responsible sexual and social life.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Éducation à la sexualité, Apprentissages sexuels, Société éducative, Socialisation, Neurosciences, Éthique.
Keywords : Sex education, Sexual learning, Educational society, Socialization, Neuroscience, Ethics
Plan
Vol 26 - N° 1
P. 54-63 - janvier 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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