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Cidofovir et papillomatoses oropharyngées : quelles pratiques dans notre établissement ? - 05/12/16

Doi : 10.1016/j.phclin.2016.10.018 
Julien Agar , Sandra Mazzacurati, Hervé Trout, Hélène Barreteau, Diana Le-Guiner
 PUI, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75010 Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

En septembre 2014, l’ANSM a informé les praticiens hospitaliers du retrait d’AMM de la spécialité Vistide® (cidofovir), suite à la diminution de l’incidence des rétinites à CMV chez les patients VIH au stade sida, à l’existence d’alternatives thérapeutiques dans cette indication, ainsi qu’à des difficultés de fabrication. Depuis, le cidofovir fait l’objet d’une demande d’autorisation temporaire d’utilisation nominative (ATUn). Au sein de notre établissement, cette ATUn est essentiellement utilisée dans le cadre des papillomatoses oropharyngées récidivantes, dues au virus du papillome humain (ou HPV), avec réalisation d’injections en intra-lésionnel. Les papillomatoses sont des affections rares et une des conditions d’accès au traitement par le cidofovir est l’échec de thérapeutiques antérieures. L’objectif de cette analyse est de comparer les données de la littérature aux pratiques usuelles du service d’ORL.

Matériels et méthode

(1) Analyse des données de la littérature depuis la base de données PubMed. (2) Recueil de données (âge, sexe, type HPV, nombre d’injections et concentrations, antécédents médicaux et chirurgicaux) réalisé par l’interne en pharmacie avec la participation des médecins du service d’ORL. Analyse rétrospective des demandes d’ATUn réalisées entre septembre 2014 et septembre 2016. (3) Entretiens avec les 2 praticiens réalisant les prescriptions de cidofovir.

Résultats et discussion

(1) Six articles ont été retenus, mentionnant des concentrations variant de 2,5 à 75mg/mL dont les plus utilisées sont : 5 et 7,5mg/mL. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont une toxicité rénale et/ou hématologique. (2) Sinq patients âgés de 19 à 70ans (2 hommes, 3 femmes, âge moyen 49ans). Pour 3/5 de ces patients, les papillomes étaient laryngés, 1/5 avec une localisation nasale et 1/5 chez qui les papillomes ont été retrouvés dans le nez et le pharynx. Le typage HPV a été effectué pour 3/5 patients, il a été retrouvé 2 HPV6 et 1 HPV11. Pour un patient, le typage a été demandé mais les résultats n’ont pas encore été communiqués et aucun typage n’a été demandé pour le dernier patient.

Concernant les antécédents, des exérèses sans injection des papillomes ont été faites (avec ou sans laser) pour 4/5 patients, et 1/5 a reçu un traitement par interféron α-2a. Le protocole utilisé consiste en 2 injections espacées de 3 semaines avec de possibles injections ultérieures en cas de récidives. Seulement un patient a nécessité une 3e injection, plus d’un an après les premières. (3) Aucun effet indésirable n’a été rapporté.

Conclusion

Les données émanant de divers articles mettent en évidence la difficulté de proposer un schéma thérapeutique standardisé. Néanmoins, les concentrations utilisées par les praticiens sont celles les plus fréquemment retrouvées dans la littérature. Un suivi au long cours de ces patients permettrait de s’assurer de l’absence d’effets indésirables et/ou de récidives des papillomatomes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Cidofovir, ATU, Papillomatose, ORL


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Vol 51 - N° 4

P. 347 - décembre 2016 Retour au numéro
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