Étude de l’expression des protéines CCN2 (CTGF) et CCN3 (NOV) chez les patients atteints de sclérodermie systémique - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
La sclérodermie systémique (ScS) est, malgré sa rareté, un enjeu majeur de santé publique de par sa morbi-mortalité importante. Elle est caractérisée par des anomalies du système immunitaire, une vasculopathie et une fibrose du tissu conjonctif. Cependant, il reste encore à déterminer l’importance de chacune des cellules impliquées dans ces voies dans l’initiation de la maladie. Près de la moitié des patients sclérodermiques présentent des troubles de la pigmentation cutanée, qu’il s’agisse d’hypo- ou d’hyperpigmentation, pouvant apparaître avant même le diagnostic de ScS. Des études récentes ont montré l’importance des facteurs sécrétés par les fibroblastes et les cellules endothéliales dans le développement de lésions hyperpigmentaires. La protéine CCN3 (NOV) qui est sécrétée à la fois par les fibroblastes et les cellules endothéliales, est fortement modulée dans les troubles pigmentaires et est impliquée dans la régulation de la production de collagène (versant anti-fibrotique). CCN3 fait partie de la même famille que CCN2 (CTGF), protéine pro-fibrotique déjà décrite comme augmentée dans la sclérodermie systémique. Dans le cadre d’une recherche transversale, nous souhaitons disséquer le lien entre la composante fibrotique dermique et la pigmentation épidermique.
Matériel et méthodes |
Des biopsies cutanées ont été réalisées chez 19 patients ScS, en zone lésionnelle (scléreuse avec ou sans trouble de pigmentation) et non lésionnelle pour 12 d’entre eux. Deux patients atteints de morphée ont également été prélevés. Les cellules dermiques et épidermiques ont été isolées de la plupart des biopsies afin d’effectuer des analyses protéomiques et immunocytochimiques. Des immunomarquages ont été réalisés sur tissu fixé. L’ensemble des analyses a été effectué en parallèle sur des échantillons de peau saine.
Résultats |
Nous avons dégagé deux types de troubles pigmentaires : une hyperpigmentation prédominant dans les zones photo-exposées s’apparentant à un photo-vieillissement, et une dépigmentation péri-folliculaire apparaissant de manière précoce. Nos résultats préliminaires montrent que les niveaux d’expression de CCN2 et CCN3 varient chez les patients en fonction des données cliniques, que ce soit au niveau protéique (western blot) ou au niveau immunohistochimique.
Discussion |
Nous avons pu observer des anomalies tant au niveau de la zone non lésionnelle que lésionnelle chez certains patients, ce qui suggère que CCN2 et CCN3 pourraient être dysrégulés intrinsèquement ou à des stades précoces.
Conclusion |
Ce travail, en plus d’améliorer la compréhension de la physiopathologie de la fibrose et de son lien avec les troubles pigmentaires, pourrait permettre d’identifier un phénotype précoce basé sur l’atteinte pigmentaire, qui aurait une valeur pronostique quant à l’évolution fibrotique de la maladie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Fibroblastes, Fibrose, Pigmentation
Plan
Vol 143 - N° 12S
P. S431 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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