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Hyperpigmentation…Vitamine B12 : quel lien ?? - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.104 
N. Zamouche, H. Sahel , F. Otsmane, B. Bouadjar
 Service de dermatologie, CHU de Bab-El-Oued, Alger, Algérie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Nous rapportons le cas d’une patiente présentant une hyperpigmentation révélant une carence sévère de la vitamine B12.

Observation

Patiente âgée de 15ans, 5e d’une fratrie de 6 et indemne de toute pathologie. Elle présente depuis trois mois des plaques hyperpigmentées et desquamatives au niveau du visage, des faces dorsales des pieds et des mains, des avants bras, des chevilles, et du cou, avec une atteinte de la muqueuse buccale (chéilite, glossite, perlèche et érosions orales). Ces signes sont associés à une anorexie, amaigrissement et faiblesse généralisée avec apathie. Examens complémentaires : FNS, bilan rénal, hépatique, phosphocalcique, inflammatoire, hormonal, ionogramme sanguin sans anomalies. Sérologie maladie cœliaque et FAN négatifs. Dosage des vitamines :B12=92pg/mL (189–883), B9=2,5ng/mL (3,6–20,5). Échographie abdominale normale. Traitement : acide folique 1 cp de 5mg/j, vitamine B12 : injection de 500μg/j pendant trois jours, puis 1000μg/semaine pendant 1mois, vitamine D : injection de 200 000 UI en IM. Nette amélioration des lésions et de l’apathie. Diagnostic retenu : hyperpigmentation révélant une carence sévère en vitamine B12.

Discussion

Les carences en vitamine B12 sont rarement rapportées chez l’enfant. Elles sont d’étiologies variées. Chez notre patiente, une prise médicamenteuse, une maladie cœliaque, une carence des apports alimentaires, une gastrectomie, une résection chirurgicale de l’iléon terminal pouvant expliqué cette carence ont été éliminées. Il reste ainsi à explorer des anomalies de l’absorption, du transport et du métabolisme de la vitamine B12. Les signes classiques de carence en vitamine B12 sont l’anémie mégaloblastique, les signes gastro-intestinaux (glossite) et neuropsychiatriques. Les modifications cutanéo-muqueuses observées chez les enfants ont été publiées seulement comme des études de cas isolés et de petites séries. L’hyperpigmentation cutanée a été rapportée la plupart du temps chez les adultes. Elle est extrêmement rare chez les enfants. Elle est la plupart du temps localisée, plus rarement généralisée. Son mécanisme est encore controversé ; cependant, l’hypothèse la plus acceptée est une hypermélanose associée à une augmentation des taux de tyrosinase. L’amélioration de l’hyperpigmentation cutanée chez l’adulte est notée dans les 2–4mois, suivant le traitement à la vitamine B12, elle est beaucoup plus précoce (3–6semaines) chez les enfants. Mori et al. ont proposé l’hyperpigmentation cutanée comme un indice diagnostic de la carence en vitamine B12.

Conclusion

Notre observation est originale par le fait que les lésions dermatologiques ont permis le diagnostic précoce d’un déficit en vitamine B12, en l’absence des autres anomalies classiques (hématologiques ou neurologiques). La carence en vitamine B12 devrait ainsi être évoquée devant toute hyperpigmentation d’étiologie inexpliquée. Le dépistage précoce et le traitement adéquat du déficit permettent la prévention des complications.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dermatoses carentielles, Hyperpigmentaion, Vitamine B12


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Vol 143 - N° 12S

P. S418-S419 - décembre 2016 Retour au numéro
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