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Syndrome de Stevens-Johnson et aggravation d’un lupus systémique induits par la terbinafine : 2 observations - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.668 
B. Baghad , F.-Z. El Fatoiki, S. Chiheb
 Dermatologie vénéréologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le lupus induit par la terbinafine a été décrit. Nous rapportons l’observation de deux patientes connues lupiques ayant présenté un syndrome de Stevens-Johnson suite à la prise de terbinafine associée à une poussée de leur maladie.

Observations

Cas 1 : une femme de 20ans, présentant depuis 1an un lupus systémique, a présenté 20j après la prise de terbinafine pour une dermatophytie non confirmée, une éruption cutanée maculopapuleuse purpurique généralisée, un œdème du visage avec une épidermolyse atteignant 50 % de la surface cutanée. Les examens biologiques ont montré une aggravation de la leucopénie (2000/mm3), de la lymphopénie (690/mm3) et de la neutropénie (650/mm3) et une hypocomplémentémie. Les anticorps anti-histones étaient fortement positifs, les AC antinucléaires anti-Ro/SSA et anti-La/SSB étaient augmentés. La biopsie cutanée montrait des nécroses kératinocytaires, une vacuolisation de la membrane basale et un infiltrat périvasculaire lympocytaire. Un syndrome de Stevens-Johnson était retenu. Après arrêt de la terbinafine, la patiente était traitée par une corticothérapie générale (1mg/kg/j) et chloroquine 200mg/j avec excellente évolution clinique et biologique après 6mois. Cas 2 : une femme de 25ans était suivie depuis 4ans pour un lupus systémique stabilisé sans atteinte rénale. Elle était traitée par terbinafine pour une onychomycose à Trichophyton rubrum. Sept jours après le début du traitement survenaient une éruption purpurique du visage, du tronc et des membres, avec une atteinte muqueuse à type de chéilite et une conjonctivite bilatérale. Cette éruption était suivie d’une épidermolyse atteignant 10 % de la surface cutanée. Le diagnostic de syndrome de Stevens-Johnson était retenu. Les examens biologiques ont objectivé une hématurie et une protéinurie massives, avec à la ponction biopsie rénale un aspect de glomérulonéphrite lupique de classe III. Les anticorps anti-histones étaient fortement positifs. La malade était traitée par une corticothérapie générale (1mg/kg/j), la reprise de la chloroquine et des bolus de cyclophosphamide. L’évolution de la toxidermie et de la maladie lupique était favorable.

Conclusion

La particularité de ces observations est la survenue à la fois d’une toxidermie lors de la prise de terbinafine et d’une poussée de la maladie lupique pouvant être sévère. Ceci suggère l’implication d’un mécanisme immuno-allergique. Cette molécule altérerait la structure antigénique nucléaire des kératinocytes induisant la formation d’auto-anticorps chez des sujets prédisposés. Ceci illustre l’importance des facteurs immunogénétiques propres à l’hôte et des facteurs environnementaux dans le déclenchement de certaines formes d’auto-immunisation. La prescription de terbinafine en particulier chez les sujets lupiques doit être réfléchie et justifiée par un examen mycologique positif.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lupus systémique induit, Syndrome de Stevens-Johnson, Terbinafine


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


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