Insuffisance rénale aiguë au cours du syndrome de Stevens-Johnson et de la nécrolyse épidermique toxique : une étude rétrospective de 238 patients - 23/11/16
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Résumé |
Introduction |
La mortalité des patients présentant un syndrome de Stevens-Johnson (SJS) ou une nécrolyse épidermique toxique (NET) varie de 3 à 50 % pour les patients les plus sévères. De nombreux facteurs pronostiques ont été identifiés, notamment un score clinicobiologique, le Scorten et la nécessité d’une ventilation mécanique. La prévalence et le pronostic des patients nécessitant une épuration extrarénale (EER) n’ont jamais été étudiés.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective ayant inclus les patients admis dans les services de dermatologie et réanimation médicale de l’hôpital Henri-Mondor de novembre 1997 à octobre 2014. Les caractéristiques cliniques, biologiques, les scores de gravité, l’évolution et la mortalité des patients ont été recueillis. Les patients nécessitant une EER pendant l’hospitalisation ont été comparés aux autres. L’imputabilité du médicament incriminé sur la nécessité d’une EER a été testée par régression logistique uni- et multivariée.
Résultats |
Au total, 238 patients ont été inclus dans l’étude, dont 22 (9,2 % [5,5–12,9]) ont nécessité une EER pendant leur séjour. Par rapport aux autres, les patients ayant nécessité une EER au cours du séjour avaient une présentation plus sévère à l’admission avec un pourcentage de surface cutanée décollée plus élevé (45,4 vs. 11,6 %, p<0,0001), un Scorten plus élevé (3 vs. 1, p<0,0001), présentaient plus fréquemment un état de choc à l’admission (40,9 vs. 5,5, p<0,0001), une insuffisance rénale chronique (13,6 vs. 2,3 %, p=0,005) et nécessitaient plus souvent une admission directe en réanimation (63,6 vs. 11,5 %, p<0,0001). La mortalité hospitalière était de 88,8 % pour les patients nécessitant une EER contre 8,8 % (p<0,0001) pour les autres. L’allopurinol était en analyse uni- et multivariée, le seul médicament identifié comme étant un facteur de risque de nécessiter une EER pendant le séjour hospitalier (OR=6,70, [1,78–25,18] ; p=0,005).
Discussion |
Cette étude met en évidence l’implication pronostique forte de l’insuffisance rénale aiguë au cours du SJS/NET, avec une présentation clinique initiale plus sévère et une évolution vers le décès très fréquente en cas d’EER. L’insuffisance rénale pourrait donc faire l’objet d’une attention particulière à l’admission, en plus des facteurs pronostiques connus. L’allopurinol semble être le seul médicament statistiquement associé à la nécessité d’EER dans cette étude. Une étude préalable sur le DRESS avait mis en évidence l’association de ce médicament avec la survenue d’une insuffisance rénale aiguë, possiblement en lien avec les propriétés pharmacologiques propres au médicament.
Conclusion |
Les patients présentant un SJS/NET et nécessitant une EER au cours de l’hospitalisation ont une présentation initiale plus sévère et une mortalité très élevée. L’allopurinol semble être associé à un sur-risque de nécessité d’une EER au cours de l’hospitalisation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Insuffisance rénale, Syndrome de Lyell, Syndrome de Stevens-Johnson
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S410-S411 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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