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Hyperpigmentation faciale sous dénosumab - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.666 
E. Archier , J. Reynier-Rezzi, A. Souteyrand, N. Quiles
 Dermatologie, hôpital Saint-Joseph, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le dénosumab est un anticorps monoclonal IgG2 humain, inhibant la formation, la fonction et la survie des ostéoclastes et diminuant la résorption osseuse. Il est indiqué dans la prise en charge de l’ostéoporose chez les femmes ménopausées, chez les hommes à risque fracturaire élevé lors de traitements hormono-ablatifs des cancers de prostate ou encore dans la prise en charge des complications des métastases osseuses des cancers solides. Pourtant bien différent des classiques biphosphonates, l’emploi du dénosumab s’accompagne également d’un risque d’ostéonécrose mandibulaire. En revanche, les effets secondaires cutanés de ce traitement sont encore mal connus ; nous rapportons un cas d’hyperpigmentation faciale survenue au décours d’une injection de dénosumab chez une patiente de 60ans.

Observations

Nous rapportons le cas d’une patiente de 60ans, sans antécédents en dehors d’une ostéoporose, de phototype IV, qui a consulté pour l’apparition depuis plusieurs mois d’une hyperpigmentation du visage et du cou, associée à une alopécie diffuse et à une dépilation sourcilière. L’interrogatoire retrouvait comme seul facteur déclenchant une injection de désonumab en décembre 2015, soit un mois avant l’apparition des premiers signes cutanés. Les lésions cutanées se sont progressivement installées avec une atteinte invalidante du visage et du cou, respectant le triangle sous mentonnier, suggérant un rôle associé de l’exposition solaire chez cette patiente au phototype foncé. Une biopsie réalisée retrouvait un aspect de poïkilodermie non spécifique. Un traitement par vitamine A topique a été prescrit permettant une amélioration lente des lésions cutanées, mais sans effet sur la dépilation sourcilière.

Discussion

L’utilisation des anticorps monoclonaux type dénosumab dans la prise en charge de l’ostéoporose et des localisations secondaires osseuses des cancers solides est de plus en plus répandue. Comme pour les biphosphonates, le risque d’ostéonécrose mandibulaire est souligné, risque dont les rhumatologues et cancérologues sont bien informés. En revanche, sur le plan des effets secondaires cutanés, l’accent est mis sur le risque de cellulite infectieuse et de rash cutané, les troubles pigmentaires étant seulement cités comme très rares dans le résumé des caractéristiques du produit. Cependant, bien que la physiopathologie ne soit pas élucidée, cet effet secondaire à type d’hyperpigmentation et de poïkilodermie photo-distribuée doit être connu des dermatologues car son caractère affichant et l’absence de prise en charge précoce préventive (photoprotection) peuvent conduire, comme ce fut le cas chez notre patiente, à un refus de la poursuite du traitement.

Conclusion

Nous rapportons un cas d’hyperpigmentation faciale secondaire au dénosumab. Cet effet secondaire, bien que rare, doit être connu des dermatologues, l’utilisation des anticorps monoclonaux dans la prise en charge de l’ostéoporose étant de plus en plus répandue.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dénosumab, Hyperpigmentation, Poïkilodermie


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

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