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Intérêt de l’autogreffe de tissu adipeux dans la prise en charge des ulcérations chroniques post-radiques - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.664 
M. Plaquevent , P. Carvalho, Y. Surlemont, X. Balguerie, P. Joly
 Dermatologie, CHU Rouen, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La radiodermite chronique survient plusieurs mois ou années après une irradiation et s’aggrave avec le temps. Elle peut se compliquer d’ulcérations chroniques de cicatrisation difficile, avec échec quasi constant des soins locaux. La prise en charge est le plus souvent chirurgicale avec excision de la zone de radiodystrophie et lambeau musculocutané. Nous avons réalisé une étude afin d’évaluer l’intérêt de l’autogreffe de tissu adipeux (AGTA) dans la cicatrisation des ulcérations chroniques post-radiques.

Matériel et méthodes

Étude rétrospective, monocentrique, portant sur des patients présentant une radiodermite chronique ulcérée, traités par AGTA entre 2010 et 2016. La technique d’AGTA comportait un prélèvement de tissu adipeux par liposuccion au Bodyjet ou par la technique de Coleman, puis la mise en place de greffes adipeuses en « millefeuille » dans la zone radiodystrophique. Le nombre de séances variait selon l’évolution de l’ulcération. Les patients étaient réévalués en postopératoire à j8 puis à 1, 3, 6 et 12mois avec examen clinique et photographies. Le critère de jugement principal était la cicatrisation de l’ulcération ; les critères de jugement secondaires étaient la réduction de l’ulcération après chaque séance d’AGTA, la nécessité d’une chirurgie complémentaire. La tolérance et la survenue d’événements indésirables étaient évaluées.

Résultats

Huit patients ont été traités par cette technique, 7 femmes et 1 homme ; l’âge moyen était de 64ans. L’ancienneté de la radiothérapie était de 17ans en moyenne. L’ulcération évoluait en moyenne depuis 16mois. Dès la 1re séance, une régression partielle de l’ulcération et une amélioration de la trophicité cutanée de la zone irradiée étaient observées chez 6/8 patients. Le nombre moyen de séances d’AGTA était de 2,9 séances par patient. À l’issue de l’ensemble des séances, 7 patients sur 8 étaient totalement cicatrisés. Cette cicatrisation était obtenue en 5,6mois en moyenne. Aucune récidive n’a été notée avec un recul de 20mois en moyenne après la fin du traitement. Une patiente a présenté une complication précoce à type d’érysipèle. Deux patients ont bénéficié d’une intervention chirurgicale complémentaire (section de bride cicatricielle, et reconstruction mammaire).

Discussion

Malgré son faible effectif, cette étude montre un excellent taux de cicatrisation de 87,5 % alors que ces ulcérations évoluaient en moyenne depuis 16mois. Ce traitement a permis une cicatrisation complète dans un délai court de 5,6mois, sans recours à la chirurgie, sans récidive et avec très peu de complications. Le gros avantage de cette technique est sa simplicité et son faible coût par rapport aux greffes utilisant des cellules souches adipocytaires.

Conclusion

L’AGTA semble être une technique efficace, simple et peu onéreuse pour la prise en charge des ulcérations chroniques post-radiques, permettant le plus souvent de se passer d’un traitement chirurgical.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Autogreffe tissu adipeux, Radionécrose, Ulcérations post-radiques


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

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