Neuropathie périphérique précoce induite par la dapsone chez deux patientes atteintes de dermatose à IgA linéaire : simple coïncidence ? - 23/11/16
et
unité de recherche génodermatoses et cancers LR12SP03
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Résumé |
Introduction |
La dapsone est le traitement de référence de la dermatose à IgA linéaire vu son action immunomodulatrice sur les polynucléaires neutrophiles. Les neuropathies périphériques ont été rarement décrites notamment celles déclarées précocement. Nous en rapportons deux cas.
Résultats |
Il s’agissait de 2 patientes, âgées respectivement de 54 et 36 ans, suivies pour une dermatose à IgA linéaire confirmée à l’histologie et à l’IFD. La dapsone a été prescrite chez ces deux patientes à une dose initiale de 50mg/j augmentée au bout de 7jours à 100mg/j. Quelques jours après l’augmentation des doses (3jours pour la 1re et 15jours pour la 2e), elles ont rapporté des paresthésies des membres inférieurs avec difficulté de la préhension et une fatigue musculaire. L’atteinte était bilatérale dans le 1er cas et unilatérale dans le 2e. L’examen neurologique et l’électromyogramme ont confirmé le diagnostic de neuropathie périphérique avec atteinte axonale. L’enquête de pharmacovigilance a confirmé l’imputabilité de cette neuropathie à la dapsone. Nous avons alors arrêté le traitement et prescrit du Lyrica® 100mg/jour avec supplémentation en vitamine B9. La régression de la symptomatologie a été observée en quelques mois chez nos deux patientes (Fig. 1).
Discussion |
La neuropathie périphérique induite par la dapsone a rarement été rapportée en particulier chez les patients non lépreux. Notre observation est originale par la précocité de survenue de la neuropathie périphérique. En effet, cet effet indésirable a été observé dans notre cas dans des délais de 3 et 15jours. Dans la littérature, les délais retrouvés étaient dans la plupart des cas de plusieurs mois. Cependant, des délais allant de 2 semaines à 18 mois ont été rapportés. L’amélioration rapide après arrêt du traitement constitue également une des particularités de notre travail. En effet, les délais de guérison retrouvés dans la littérature étaient de 1, 2 ou encore 3 ans. Bien qu’aucune corrélation n’ait été décrite entre cette symptomatologie et la dose de dapsone, la rapidité de guérison pourrait être expliquée par la petite dose et la faible période de traitement de nos patients. Tous les cas retrouvés survenaient chez des patients traités pour une dermatite herpétiforme ou un pemphigus foliacé. Notre observation est originale par la survenue de cet effet indésirable chez des patientes suivies pour une dermatose à IgA linéaire. Le mécanisme de cet effet serait une neurotoxicité directe. Dans la majorité des cas, l’atteinte est motrice comme chez nos deux patientes.
Conclusion |
L’atteinte neurologique due à la dapsone nous oblige à faire un examen neurologique détaillé avant de débuter le traitement et de le répéter de façon fréquente au cours du traitement. Cette observation est un rappel pour ne pas méconnaître cet effet indésirable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : dermatose à IgA linéaire, Dapsone, Neuropathie périphérique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S395-S396 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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