Exanthème associé à l’infection par le virus Zika : données virologiques chez 2 patients - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Le virus Zika est présent aux Antilles depuis décembre 2015 et circule actuellement sous forme épidémique. L’infection, occulte chez 80 % des sujets, se manifeste par un exanthème quand elle est symptomatique et peut se compliquer de tableaux neurologiques graves (syndrome de Guillain-Barré, myélite), centres de la problématique de l’OMS. La physiopathologie de cette arbovirose émergente est très mal connue. Nous rapportons 2 observations d’exanthème documentées par analyse virologique moléculaire.
Observation |
Cas no1 : un homme de 52 ans, co-infecté VIH-VHC, traité par Harvoni® depuis 16jours, signalait, lors d’une consultation de suivi, une éruption fébrile prurigineuse évoluant depuis 6jours. L’examen clinique trouvait un exanthème maculo-papuleux diffus avec atteinte palmaire sans autre anomalie. Compte tenu de la possibilité de toxidermie malgré le contexte épidémique, le médicament imputable était arrêté et une biopsie cutanée réalisée simultanément aux analyses virologiques. L’examen histologique montrait un infiltrat dermique mononucléé sans nécrose kératinocytaire ; la qPCR temps réel à la recherche de l’ARN du virus Zika dans les urines, le sérum et la peau était positive avec évaluation semi-quantitative suivante : CT 31, 38 et 35 respectivement. L’évolution était spontanément favorable et le médicament réintroduit à la consultation de contrôle sans récidive de l’éruption avec un recul de 3 mois. Cas no2 : une femme de 39 ans, sans antécédent, consultait pour une éruption fébrile prurigineuse avec hyperhémie conjonctivale évoluant depuis 48h dans les suites d’une prise unique d’amoxicilline (motif ?). L’examen clinique montrait un exanthème maculo-papuleux étendu associé à un œdème des mains et un prurit permanent et insomniant. L’examen histologique d’une biopsie cutanée trouvait un discret infiltrat inflammatoire mononucléé sans anomalie épidermique. Le diagnostic de toxidermie était écarté compte tenu des données virologiques : qPCR Zika urines, sérum, peau positive avec CT respectifs à 37, 38, 33.
Discussion |
Compte tenu du volume des échantillons prélevés dans les différents compartiments (urines, sérum, peau), la concentration de génome viral est estimée à 20 et 80 fois supérieure à celle du sérum dans les biopsies no1 et 2 réalisées sur les lésions d’exanthème à j6 et j2 du début de l’éruption respectivement. Ces résultats témoignent d’une relation directe entre la présence du virus et les lésions cutanées en dehors d’une simple contamination par le geste biopsique. De plus, le délai de 6jours pour le premier patient atteste de la persistance d’une réplication virale active à distance de la piqûre de moustique infectante, comme récemment démontré in vitro par inoculation virale sur culture de kératinocytes.
Conclusion |
Ces 2 observations mettent en évidence in vivo l’existence d’une réplication virale active prolongée et son implication dans les lésions cutanées d’exanthème.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Exanthème, Virus Zika
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S326 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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