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Quels critères utiliser pour détecter la présence d’une mutation BRAFV600E en immunohistochimie (clone VE1) ? - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.251 
M. Étienne 1, , C. Savary 2, C. Eymerit 2, F. Oca 3, D. Prunier-Mirebeau 3, A. Croué 2, L. Martin 1
1 Dermatologie 
2 Laboratoire d’anatomopathologie 
3 Biologie moléculaire, CHU d’Angers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La biologie moléculaire (BM) est actuellement le gold standard pour déterminer le statut mutationnel BRAF (SMB). L’immunohistochimie (IHC) est une méthode spécifique et sensible qui permet de mettre en évidence la présence d’une mutation BRAF p.Val600Glu (V600E). La place de l’IHC est encore à déterminer tout comme les critères histologiques de positivité de cette méthode (intensité du marquage, pourcentage de cellules marquées). L’objectif de cette étude était de déterminer le pourcentage de cellules tumorales marquées (PCM) 2+ ou 3+ permettant de déterminer le SMB.

Matériel et méthodes

Deux cent vingt-huit échantillons de lésions primitives ou secondaires de mélanome provenant de 206 patients ont été inclus (Tableau 1). La technique de BM était la PCR quantitative. Les cas négatifs en IHC (clone VE1) avaient tous fait l’objet d’un séquençage Sanger complémentaire. Sur ces 228 échantillons, 211 cas ont été retenus (2 blocs de paraffine non retrouvés, matériel tumoral insuffisant pour analyse en BM pour 15 échantillons). Le PCM a été évalué par deux anatomopathologistes en aveugle l’une de l’autre et en aveugle du résultat de BM. Chacune d’elles a évalué à 5 ou 10 % près le PCM 2+ ou 3+ (intensité respectivement modérée et forte du marquage cytoplasmique). En cas de différence>10 %, une relecture commune était faite (Tableau 2).

Résultats

Sur les 211 échantillons retenus, la BM mettait en évidence une mutation BRAFV600E dans 74/211 cas, une mutation BRAFnonV600E dans 17/211 et aucune mutation BRAF dans 120/211. Parmi, 93,8 % (198/211) étaient parfaitement concordants, 4,7 % (10/211) présentaient un écart d’interprétation faible (15 à 40 %) et 1,4 % (3/211) un écart majeur d’interprétation (≥40 % de différence sur le PCM2+). Concernant la présence d’une mutation BRAFV600E, avec un seuil de positivité50 %, après relecture des cas discordants, les résultats étaient les suivants : aucun faux positif, un faux négatif, une sensibilité et une spécificité de respectivement 98,6 % et de 100 %. Aucun des prélèvements porteurs d’une mutation BRAFnonV600E ne présentait de marquage en IHC. Les difficultés rapportées par les anatomopathologistes concernaient les prélèvements avec très peu de cellules tumorales et la présence de nombreux mélanophages.

Discussion

Pour la première fois, nous mettons en évidence que la présence de50 % de cellules tumorales marquées2+ permet de détecter, avec une spécificité de 100 %, la présence d’une mutation BRAFV600E. L’IHC a de nombreux avantages par rapport à la BM (rapidité, plus faible coût) mais ne permet pas de détecter les mutations BRAFnonV600E plus rares (20 %) qui peuvent être sensibles aux thérapies ciblées anti-BRAF. L’utilisation de ces critères permettrait de ne demander la réalisation d’une technique de BM qu’en cas de négativité de l’IHC pour déterminer le SMB.

Conclusion

Notre étude détermine des critères d’interprétation IHC permettant de sursoir à la BM en cas de positivité en IHC.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : BRAF p.Val600Glu (V600E), Immunohistochimie, Mélanome métastatique


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

P. S203 - décembre 2016 Retour au numéro
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