L’évaluation de l’audition d’un patient qui ne peut pas ou ne veut pas coopérer lors des examens comportementaux fait appel à des examens électrophysiologiques qui prennent beaucoup de temps car ils demandent l’immobilité de l’enfant. Le but de notre étude est d’apprécier si la fiabilité des potentiels évoqués stationnaires (ASSR) par rapport aux potentiels évoqués auditifs précoces (PEAp) et au test audiométrique en champ libre est suffisante pour envisager de commencer les enregistrements par les ASSR plutôt que par les PEA.

Étude rétrospective de janvier 2012 à avril 2013 chez des enfants de moins de 6ans non testables au casque. L’enregistrement des PEAp et des ASSR a été fait lors du sommeil naturel de l’enfant ou sous prémédication par phénobarbital et alimémazine. L’audiométrie tonale subjective a été faite, selon la technique du réflexe d’orientation conditionné ou du réflexe d’orientation investigation en fonction de la coopération, dans un groupe de 69 enfants.

Cent soixante-quinze enfants ont été inclus. La comparaison ASSR-PEAp sur 338 oreilles montre une très bonne concordance entre les deux examens (coefficient de Pearson 0,87). Il y a une bonne corrélation entre les seuils aux ASSR et les seuils en audiométrie comportementale (tests de Student sur séries appariées, p<0,05). Les seuils des ASSR étaient en général meilleurs que les seuils en audiométrie comportementale avec une différence de 8 à 15dB HL.

Les ASSR sont fiables chez les enfants de moins de 6ans et devraient être enregistrés avant les PEAp lorsqu’il s’agit de déterminer les seuils plutôt que les latences.