S'abonner

Le socle biologique de la psychanalyse - 09/11/16

Doi : 10.1016/j.amp.2015.10.030 
Liviu Poenaru
 Centre médical de Peillonnex, rue de Genève 67, 1225, Chêne-Bourg, Suisse 

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

pages 8
Iconographies 0
Vidéos 0
Autres 0

Résumé

Objectifs

La psychanalyse est-elle encore d’actualité avec l’essor des neurosciences et des approches de l’humain fondamentalement scientistes ? Il semble que les points de convergence entre psychanalyse et sciences se soient multipliés dernièrement, grâce notamment aux découvertes en neuro-imagerie, mais aussi en biologie, amenant les scientifiques à s’approcher de plus en plus de la notion d’esprit (soumis aux lois de la diversité du vivant) plus que d’une vision mécaniciste d’un cerveau fonctionnant selon des lois behavioristes. Ce travail souhaite alimenter le débat autour de la scientificité de la méthode psychanalytique en revenant à un Freud fondamentalement scientifique et aux dialogues naissants entre psychanalyse et sciences.

Méthode

L’auteur explore en premier les postulats scientifiques qui jalonnent la perspective freudienne ; Freud est effectivement d’avis que la psychanalyse est une science empirique qui part de l’observation pour établir des constructions provisoires à remanier en fonction de nouvelles déductions. Des études scientifiques portant principalement sur la mémoire, la perception et les émotions, ainsi que leurs relations dans le cadre des processus cognitifs, offrent d’innombrables pistes de réflexion autour de la subjectivité et de l’inconscient. La relation entre l’activité spontanée du cerveau et l’hallucinatoire normal est également interrogée.

Résultats

La dynamique à l’œuvre au sein des principales composantes psychiques et cognitives choisies ici démontre leur indissociabilité et la dimension essentiellement subjective des traitements qui s’en dégagent. La mémoire procédurale et les études sur l’amorçage peuvent être reliées à la théorie de l’inconscient et aux enregistrements primaires décisifs pour la construction de la personnalité et des parcours de vie. La perception, elle, semble dépendre largement des éléments contenus par la mémoire qui déterminent les choix perceptifs en créant une dissociation entre le perçu et la réalité objective. À leur tour, les émotions sont fortement intriquées aux apprentissages et contribuent aux modulations des rapports à la réalité via les marqueurs somatiques, points de vue proches des thèses freudiennes qui ancrent la pulsion, donc la mémoire et l’affect, dans le corporel. L’activité spontanée du cerveau complète la vision d’un cerveau qui génère ses propres scénarios (basés sur la mémoire) souvent en décalage par rapport à la réalité objective, activité qui peut être entendue comme un hallucinatoire normal assurant la dimension subjective de l’individu.

Conclusions

L’étude du sujet et de ses profondeurs devrait avoir lieu dans la concordance des connaissances issues de la psychanalyse et des sciences. Sans disposer d’un cadre de travail répondant aux critères stricts de la science (eux aussi discutables), la psychanalyse et les approches annexes qui s’en inspirent restent un des seuls outils d’accès aux profondeurs du sujet. Néanmoins, les sciences donnent à la psychanalyse une possibilité de confrontation à une réalité plus large, démontrée par des critères rigoureux et permettant une insertion du sujet dans des configurations qui ne sont pas uniquement fantasmatiques et excessivement subjectives, mais aussi déterminées par des lois scientifiques plus générales. C’est l’articulation du subjectif et du vivant dans son ensemble avec son socle biologique qui devrait se situer également au cœur de la réflexion psychanalytique qui dispose déjà d’une connaissance solide du sujet, acquise grâce à plus de 100ans de pratique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Objectives

Is psychoanalysis still relevant in the light of the rise of neurosciences and other numerous and primarily scientific approaches to the human being? It seems that the points of convergence between psychoanalysis and the sciences are increasing lately due to the discoveries in neuroimaging but also in biology, which bring scientists closer to the expanding notion of the mind (subject to the living diversity laws) and away from a mechanistic vision of the brain as posited by behaviorist functioning. This work intends to feed the debate concerning the scientific nature of psychoanalysis by returning to the fundamentally scientific Freud and the emerging dialogues between psychoanalysis and the neurosciences.

Method

The author first explores the scientific postulates that define the Freudian perspective; Freud is of the opinion that psychoanalysis is an empirical science which begins in observation so as to build temporary structures that are reshaped according to further deductions. Scientific studies focusing mainly on memory, perception and emotions as well as their interactions within the framework of cognitive processes, offer many suggestions and trajectories for thinking about subjectivity and the unconscious. The relationship between the brain's spontaneous activity and normal hallucinatory is also questioned.

Results

The dynamic at work within the major psychological and cognitive components selected here demonstrates their inseparability and the essentially subjective dimension that emerges during their interaction. Procedural memory and priming studies can be linked to the theory of the unconscious and the decisive role primary records play in construction of personality and life paths. As for perception, it seems to depend largely on the elements contained by memory determining the perceptive choices by creating a disassociation between the perceived and the objective reality. Emotions are strongly intertwined with learning and modulate relations to reality via somatic markers; these views are close to the Freudian theories that anchor the drive, and therefore memory and affect, in the corporeal. The brain default activity completes the vision of a brain that generates its own scenarios (based on memory) often offset from the objective reality; this activity can be understood as a normal hallucinatory ensuring the subjective dimension of the individual.

Conclusion

The study of the subject and its depths should take place in the areas where knowledge issuing from psychoanalysis and science intersect. Without a framework that meets stringent (but also questionable) criteria of science, psychoanalysis and approaches related to it remain one of the only tools capable of accessing the depths of the subject. Nevertheless sciences allow psychoanalysis a possible confrontation with a wider reality demonstrated by rigorous criteria and allowing insertion of the subject in configurations that are not only fantasies and excessively subjective, but also determined by broader scientific laws. It is the articulation of the subjective and the living as a whole, including its biological bases which should also be at the heart of psychoanalytic thinking that already has a strong knowledge of the subject gained through more than 100 years of practice.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Biologie, Épistémologie, Neuropsychologie, Neurosciences, Psychanalyse

Keywords : Biology, Epistemology, Neuropsychoanalysis, Neuropsychology, Neurosciences


Plan


© 2016  Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 174 - N° 9

P. 740-747 - novembre 2016 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • La réception de la thèse de Lacan par le milieu psychiatrique et ses suites
  • David Monnier
| Article suivant Article suivant
  • Dépression maternelle et processus de co-identification mère–bébé. L’archaïque en soi dans la rencontre primordiale
  • Rose-Angélique Belot, Houari Maïdi, Stéphanie Givron, Eva Arcangeli

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.