L’objectif est d’évaluer les modalités de gestion par les médecins du refus de la transfusion lors de la prise en charge d’un Témoin de Jéhovah.

Un questionnaire permettant d’évaluer l’expérience, l’acceptation ou non de la prise en charge et la gestion d’un risque vital a été réalisé et diffusé au niveau national.

Un total de 793 questionnaires ont été retournés et analysés en distinguant 3 catégories : anesthésistes réanimateurs, médecins et chirurgiens. Soixante-dix-neuf pour cent des répondants ont pris en charge un Témoin de Jéhovah (90 % des anesthésistes). Une fois sur deux des problèmes, essentiellement relationnels avec le patient ou sa famille sont notés. Malgré cela, 83 % accepte de le prendre en charge, les plus réticents étant les anesthésistes. Le frein principal est l’impossibilité de prévoir avec certitude la nécessité d’une transfusion. Une confirmation écrite du refus de la transfusion même s’il y a un risque vital et de l’appartenance aux Témoins de Jéhovah sont rarement exigées. En cas de risque vital imminent et en l’absence d’alternative, 67 % des répondants transfusent le patient (89 % s’il est inconscient) et 98 % l’en informeront.

Les connaissances du corps médical sur les conditions de prise en charge ne sont pas optimales, en particulier celles issues de la jurisprudence. Les médecins ne sont pas opposés à la prise en charge d’un Témoin de Jéhovah, mais la majorité reste attachée à sauver la vie du patient en particulier quand il ne s’agit pas d’une situation de fin de vie, comme c’est souvent le cas en chirurgie.

The goal of this study is to assess the physician's management of patients who refuse blood transfusion.

A questionnaire to assess the experience, the acceptance or refusal and the operating methods in case of vital risk has been realized and circulated at a national scale.

A total of 793 questionnaires were sent back and analysed according to 3 different categories: anesthesiologists, physicians and surgeons. Seventy-nine percent of total respondents and 90% of anesthesiologists had had to take care of a Jehovah's Witness. In 51% of all cases, it appears to be associated with mainly relational problems with the patient or his family. Nevertheless, 83% accept to take care a Jehovah witness, the most reluctant of them being anesthesiologists. A written confirmation of blood transfusion refusal even at vital risk and a piece of written evidence of belonging to Jehovah's Witnesses are not systematically required. For them, the impossibility to foresee with certainty the need for blood transfusion represents the main barrier to the medical care of a Jehovah's Witness. In case of imminent vital risk and if there are no available alternative procedures, 67% of respondents administer blood products (89% if the patient is unconscious).

This situation has nothing exceptional but the medical community does not seem to know all the regulatory requirements. Generally speaking, they do not oppose the medical care of a Jehovah's Witness, but remain committed to their primary focus: to save the patient, as long as it is not an end-of-life situation.