Usage du garrot pneumatique au membre supérieur après une chirurgie de curage axillaire, revue de la littérature - 21/10/16
Use of the pneumatic tourniquet on the upper limb after axillary dissection surgery–literature review
Résumé |
Introduction |
Le lymphœdème du membre supérieur est l’une des complications les plus redoutées après une chirurgie de curage axillaire pour cancer du sein. Dans ce contexte, de nombreux cancérologues ou chirurgiens contre-indiquent l’usage d’un garrot, sans qu’aucune preuve scientifique n’ait pu être apportée, hormis des avis experts (rang D selon l’American Academy of Pediatrics). Nous avons voulu rechercher par une revue de la littérature les complications auxquelles étaient exposées les patients aux antécédents de curage axillaire lors de l’usage d’un garrot.
Méthode d’analyse |
Nous avons effectué une analyse de la littérature, des études faisant mention de l’usage du garrot en cas de chirurgie au membre supérieur après curage axillaire, ainsi que les études contre-indiquant l’utilisation du garrot après curage ganglionnaire pour cancer du sein. L’ensemble des 86 études portant sur le sujet a été analysé.
Résultats |
La littérature reflète un manque de données sur le sujet, tant pour le domaine de la chirurgie orthopédique, que pour celui de la cancérologie. Nous avons retrouvé 6 études cliniques et 2 études effectuées par sondage faisant référence à l’usage d’un garrot en cas de chirurgie du membre supérieur après curage axillaire. Quatre-vint-huit patientes ont été opérées à l’aide d’un garrot et seulement 4 lymphœdèmes sont apparus ou se sont majorés. Une résolution complète de ces complications était observée. A contrario, aucune preuve scientifique existe quant à la nécessité d’exclure le garrot chez ces patientes.
Discussion |
Le dogme de l’interdiction du garrot chirurgical a été martelé depuis des décennies à des générations de patientes ayant subit un curage axillaire. Il ne repose pourtant que sur des preuves scientifiques faibles dont la véracité n’a jamais été étayée. Les résultats de plusieurs séries cliniques semblent en faveur d’une innocuité du garrot à conditions de respecter des règles de bonnes pratiques durant les phases per et postopératoires. Nous avons cherché à préciser les règles de bonnes pratiques périopératoires chez ces patientes. Pour les patients les plus à risque de complications dues au lymphœdème, l’usage du garrot relève d’un avis pluridisciplinaire. Chez toute patiente ayant eu un curage axillaire, une prise en charge postopératoire spécifique et prolongée est nécessaire.
Conclusion |
Les données de la littérature apportent des informations rassurantes sur l’usage du garrot dans ce contexte. La réalisation préopératoire d’une lymphoscintigraphie pourrait permettre de répondre définitivement à cette question.
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Vol 102 - N° 7S
P. S109 - novembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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