Les lasers vasculaires font partie de notre arsenal thérapeutique depuis une trentaine d'années. Ils reposent sur l'induction d'un effet plus ou moins thermique ou mécanique sur la paroi des vaisseaux dysplasiques. La longueur d'ondes (principalement située autour de 530 ou de 590 nm) assure une bonne sélectivité. La durée d'impulsion exprimée en millisecondes détermine le mode d'action précis du laser : soit effet thermique pur sur la paroi vasculaire avec des durées d'impulsion supérieures à 10 ms (principe de la photocoagulation, principalement utilisé pour la rosacée, sans création de purpura), soit effet plus mécanique avec des durées d'impulsion plus courtes de l'ordre de 0,5 à 6 ms (principe de la photothermolyse sélective, devant être privilégié pour les angiomes plans, malgré l'induction du purpura). Les principales indications de ces lasers sont dominées par la rosacée et les angiomes plans. Chez un nourrisson porteur d'angiome plan, le traitement, exclusivement par laser à colorant pulsé, peut être commencé très tôt, dès les premières semaines, en mode purpurique. Le traitement améliore fortement la plupart des angiomes, mais il nécessite de nombreuses séances, et des cas de résistance sont possibles. Les rosacées peuvent être efficacement traitées sans purpura en cas de télangiectasies, en choisissant des durées d'impulsion relativement longues, mais les érythroses répondent mieux en termes de constance, aux durées d'impulsion courtes, lesquelles induisent du purpura socialement gênant pendant quelques jours. Les radiodermites chroniques répondent très bien aux lasers vasculaires, sources de bénéfice important pour les patients en termes de qualité de vie. Le laser à colorant pulsé, utilisé en dernière intention, est un traitement parfois durablement efficace sur les plaques de psoriasis, surtout si elles sont anciennes, stables et chroniques.