Explorations complémentaires face à une situation d’enfant en danger : état des lieux des pratiques en France en 2015 - 30/09/16
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Résumé |
Introduction |
S’il existe des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) de prise en charge concernant le syndrome du bébé secoué (SBS), beaucoup d’autres situations d’enfant en danger n’entrent pas dans ce cadre et le bilan à réaliser dans ces circonstances n’est pas défini. L’objectif de notre étude était de faire un état des lieux de la prise en charge paraclinique de l’enfant en danger en France et d’évaluer son adéquation aux recommandations quand elles existent.
Méthodes |
Il s’est agi d’une étude multicentrique observationnelle réalisée sur 5 mois (18 février 2015 au 1er juillet 2015) effectuée par courriel auprès de 128 centres hospitaliers français (35 centres hospitaliers [CH] universitaires et 93 CH généraux) prenant en charge des enfants en urgence et en hospitalisation. Trois situations cliniques d’enfance en danger ont été soumises sous forme de cas clinique-questionnaire à choix multiples concernant la prescription d’examens paracliniques. Le cas 1 portait sur une situation de maltraitance physique, le cas 2 traitait d’une situation de négligence lourde et le cas 3 d’une agression sexuelle chez une jeune adolescente. Nous avons décrit les principaux résultats, puis évalué leur adéquation au protocole HAS pour le cas 1.
Résultats |
Sur les 128 CH interrogés, 104 (81 %) ont répondu, correspondant à 274 médecins. L’analyse des résultats a montré une grande hétérogénéité dans les pratiques. La majorité des médecins (99 %) proposaient de réaliser un bilan systématique dans le cas 1 et seulement 27 % dans le cas 2. Le cas 3 a été le plus consensuel avec la recherche de maladie sexuellement transmissible mais l’association d’autres sévices n’était pas recherchée. Pour la première situation, l’indication des examens était en adéquation avec les recommandations de la HAS dans moins de 50 % des cas hormis pour le FO. L’imagerie abdominale était peu réalisée (40 % des cas) mais des examens non recommandés étaient encore prescrits. Par ailleurs, la fratrie de moins de 2ans était explorée dans seulement 32 % des cas et les pratiques n’étaient pas influencées par l’âge de l’enfant.
Conclusion |
Cette enquête illustre l’hétérogénéité de la prescription des explorations complémentaires devant une situation d’enfant en danger en France. Il semble donc utile d’aboutir à des protocoles communs sur le territoire national, guidant la réalisation des examens les plus pertinents pour établir un diagnostic précis et la prise en charge médicolégale qui peut en découler, mais également d’échanger sur nos pratiques entre les différents centres.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
Even if there are HAS (French National Health Authority) guidelines on shaken baby syndrome, many other child abuse situations are not included in these recommendations. The aim of this study was to invent the complementary exams in cases of child abuse in France and compare the practice to existing guidelines.
Material and methods |
This was a multicenter study by email to 128 French hospitals (35 university hospitals and 93 general hospitals) that receives children in emergency and hospitalization settings. Three child abuse clinical situations were included in a clinical case multiple-choice format concerning the further explorations. We described the main results and evaluated their adherence to the HAS protocol for case 1.
Results |
Of 128 hospitals surveyed, 104 responded, for an 81 % response rate, which corresponded to 274 doctors. Analysis of the results showed great heterogeneity in practices. The majority of physicians (99 %) performed systematic explorations in the situation of physical abuse, while only 27 % undertook such exams in situations of serious neglect. The situation of sexual abuse was the most consensual in terms of diagnostic tests for the detection of sexually transmitted diseases, but other types of associated abuse were not sought. In the first case, the HAS guidelines were respected in less than half of the cases for all complementary exams except the eye fundus exam. Abdominal imaging was insufficiently performed (40 % of cases). Examinations that were not indicated were still prescribed. Moreover, siblings under 2 years of age were examined in only one-third of cases (n=88/274; 32 %). Practices were not influenced by the age of the child.
Conclusion |
This study illustrates the heterogeneity in the use of complementary exams in cases of child abuse in France. Common protocols throughout the country would be useful, standardizing the most relevant exams for potential medical-legal issues, and facilitating exchanges concerning practices between different centers.
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Vol 23 - N° 10
P. 1028-1039 - octobre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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