Nous avons analysé la valeur de l'examen direct (ED), comparé avec celle des cultures, comme technique diagnostique dans les dermatomycoses.

Notre étude porte sur un total de 1115 malades atteints de diverses mycoses de la peau (tinea capitis, tinea corporis/cruris, tinea pedis, tinea unguium, et candidoses cutanéomuqueuses et unguéales). Dans tous les cas, nous avons pratiqué un examen direct avec de la potasse additionné d'encre Parker et des cultures sur milieux de Sabouraud-chloramphénicol, avec ou sans cycloheximide.

La sensibilité des deux techniques s'est averée semblable (ED : 85,9 % ; culture : 83,9 %). Dans les candidoses des muqueuses buccale et génitale et des grands et petits plis cutanés, la culture (86,1 %) s'est montrée supérieure (ED : 72,3 %), tandis que dans les onychomycoses à Candida la différence était très faible (79,8 % versus 74,4 %). Pour les dermatophytoses pourtant, l'ED s'est révélée être supérieur, globalement (91 %, versus 83 % pour les cultures), et dans toutes les localisations, sauf la tinea capitis, et très supérieur dans la tinea unguium (89,7 % versus 53,3 %).

L'ED avec KOH + encre Parker, bien qu'il ne permette pas l'identification des champignons, et donc ne puisse pas se substituer aux cultures traditionnelles, s'est montré pourtant comparable comme technique diagnostique, à condition d'être pratiqué par des personnes expérimentées. Elle est bien plus facile, plus rapide et moins cher. Sa valeur reste un peu inférieure quand il s'agit des candidoses. Par contre, elle se révèle supérieure dans presque toutes les autres dermatomycoses, spécialement dans les onychomycoses.

Notre étude montre que, sans l'ED, presque 20 % des dermatophytoses de la peau glabre, 20 % des onychomycoses à Candida, et 46 % des cas de tinea unguium, diagnostiqués par la clinique, n'auraient pas été confirmés au niveau du laboratoire.

The aim of the study was to analyze the value of direct microscopy (DM), compared with cultures, as a diagnostic tool in dermatomycosis.

A total number of 1115 patients with different cutaneous mycosis (tinea capitis, tinea corporis/cruris, tinea pedis, tinea unguium, and cutaneous, mucous and nail candidosis) were included in the study.

The sensitivity of both techniques was very similar, (DM: 85.9 %; culture: 83.9 %). In candidosis, as a whole group, the culture (86.1 %) was found to be better (DM: 72.3 %), although in Candida onychomycosis the difference was very little (79.8 % versus 74.4 %). In dermatophytosis, DM proved to be superior in the total amount (91 %, versus 83 % for the culture), except in tinea capitis, and much better in tinea unguium (89.7 % versus 53.3 %).

DM with KOH + Ink, ­ though it does not allow the identification of the fungi and therefore cannot substitute for mycological cultures ­, it has proved to be comparable to them as a diagnostic tool if used by experimented observers. Furthermore, it is easier, quicker and more economic. It seems to be of a slightly lower value in candidosis. It is more sensitive than cultures in almost all the remaining dermatomycosis, especially in onychomycosis. If it had not been performed, about 20 % of tinea corporis, tinea cruris and tinea pedis, 20 % of Candida onychomycosis and 46 % of tinea unguium would have been misdiagnosed.