Les biphosphonates sont largement prescrits en cancérologie. Leur utilisation n’est pas dénuée d’effets indésirables, notamment l’hypocalcémie. L’objectif de notre étude est d’étudier l’incidence de l’hypocalcémie induite par les biphosphonates ainsi que les facteurs intervenant dans son installation.

Étude rétrospective incluant les patients traités par biphosphonates au service d’oncologie médicale de l’hôpital militaire de rabat entre le 1^er janvier et le 31 décembre 2015 est qui ont une hypocalcémie (définit par une calcémie corrigée inferieur a 90 mg/L) avec ou sans manifestations cliniques.

Durant cette période, 54 patients ont été traités pour métastasés osseuses avec 684 administrations des biphosphonates (zoledronate : n=678 ; denosumab : n=6). L’hypocalcémie se voyait chez 12 patients. L’âge moyen était de 50 ans avec une prédominance féminine (75 %). Cinquante-huit pour cent des patientes avaient un cancer du sein et la majorité ont reçu l’acide zoledronique. Trois patients ont présenté des signes cliniques sensitives et neuromusculaires et une seule patiente a présenté un allongement de QT a l’ECG nécessitant une perfusion de calcium en IV. Les facteurs intervenant étaient : la baisse de clairance de créatinine (42 %), la carence en vitamine D (50 %), une hyperparathyroïdie associée (8,3 %) et les causes médicamenteuses (17 %). Le traitement symptomatique et étiologique ont permis la reprise des biphosphonates dans 83 % des cas.

L’incidence des hypocalcémies induites par les biphosphonates est faible en cancérologie. La sélection des patients avec une fonction rénale correcte, la bonne hydratation et la supplémentation systématique vitamino-calcique sont des moyens préventifs efficaces.