Background: Monitoring the dietary intake of the French population requires the implementation and regular renewal of representative national surveys. As these surveys can use different methodologies (food frequency questionnaire, 24 hour recall, 3 or 7-day dietary record…), it seems useful to check whether they supply similar results. The aim of this study is to determine whether two representative national surveys with different methodologies can be used alternately to monitor changes in food consumption of the French population.

Method: Percentages of consumers aged 15-75 were compared between two national food surveys (Health Nutrition Barometer 2002 and INCA 1 1998-99) with respect to five food frequency recommendations of the French National Nutrition and Health Program.

Results: The same public health priorities were found in both surveys: the food groups were graded according to the same hierarchy of adequate food intake prevalence (ascending: fruits and vegetables, dairy products, fish, starchy foods and meat-fish-egg products). On the other hand, significant statistical different elements were pointed out in a few food groups which may be explained by methodological patterns. Definitions of portions and food groups, survey duration and seasons are indeed important parameters to be considered when comparing surveys.

Conclusion: The results show the need to elaborate standardized methods for comparison of food consumption surveys, which can be useful for the evaluation of the national nutritional recommendations. The methodological limitations described in this study also indicate that the quantitative description of food intake trends should improve when established by the results of the same regularly repeated survey.

Position du problème : La surveillance nutritionnelle des consommations alimentaires en France nécessite la mise en place et la reconduction régulière d’enquêtes représentatives au niveau national. Ces enquêtes reposant sur des méthodologies différentes (questionnaire de fréquence, rappel de 24 heures, carnet alimentaire…), il semble utile de s’assurer qu’elles fournissent des résultats comparables. L’objet de cette étude est donc de déterminer si les estimations de deux enquêtes représentatives au niveau national, mais de méthodologies distinctes, peuvent être utilisées, en alternance, pour dresser les évolutions temporelles des consommations alimentaires.

Méthodes : Pour cinq des repères de consommation alimentaire issus des recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS), les pourcentages de consommateurs âgés de 15 à 75 ans ont été comparés entre le Baromètre santé nutrition 2002 et l’enquête INCA 1 de 1998-99.

Résultats : Les mêmes priorités de santé publique se retrouvent dans les deux enquêtes : les groupes d’aliments sont classés selon la même hiérarchie en ce qui concerne le niveau d’atteinte des objectifs (par ordre croissant : fruits et légumes, produits laitiers, poissons, féculents et viandes-poissons-œufs). En revanche, des différences significatives liées, notamment, à divers éléments méthodologiques ont été mises en évidence pour certains groupes d’aliments et dans certaines catégories d’âge et de sexe. Ainsi, la définition des portions et des groupes d’aliments, la durée d’observation des consommations ou encore la saison d’enquête sont des paramètres importants à considérer pour la comparaison d’enquêtes et le suivi des recommandations.

Conclusion : Les résultats montrent la nécessité d’élaborer des méthodes standardisées de comparaison d’enquêtes de consommation alimentaire, qui pourront être utiles notamment pour la prochaine évaluation des recommandations du PNNS. Les limites méthodologiques mises en évidence indiquent par ailleurs que la description quantitative de l’évolution des fréquences de consommation alimentaire doit être établie préférentiellement par l’exploitation des résultats d’une enquête de méthodologie constante et répétée à intervalles de temps réguliers.