Background: Orofacial clefts are among the most frequent congenital malformations at birth with a prevalence of 1 in 700 births in Europe. The implication of environmental factors in their etiology has been demonstrated. The role of folic acid, or folates, in the prevention of orofacial clefts is still debated although its efficacy has been demonstrated for the prevention of neural tube defects.

Methods: A case-control study was conducted in 7 hospitals in 4 centers in France. Cases (N=240) were children with non-syndromic orofacial cleft referred to one of the study hospitals for initial surgical repair in 1998 and 1999. Controls (N=236) matched for gender, geographic origin, and age were chosen in paediatric departments of the same hospitals. Usual dietary intake of folates was estimated using a food frequency questionnaire submitted to the mother at hospital. During the same interview, data on sociodemographic characteristics, medical and obstetrical history, tobacco and alcohol consumption, and vitamin supplements, were obtained. Odds ratios associated with quintiles of dietary intake of folates were estimated using logistic regression adjusting for known confounders.

Results: A significant dose-response relationship between the risk of orofacial clefts and a decrease in the intake of folates from diet was found, stronger for cleft palate without cleft lip. Only few women (≪1%) declared having taken vitamin supplements containing folic acid when planning their pregnancy.

Conclusion: Our study further suggests that folates are useful for the prevention of orofacial clefts during the periconceptual period. In our study, the estimated average daily intake of folates (270 mg/day) was below French national recommendations for the prevention of neural tube defects (400 mg/day). Since those insufficient folate intakes during the periconceptual period are not presently met by vitamin supplementation, the solution may come from the food fortification program proposed and implemented by the National Agency for Food Safety (AFSSA).

Position du problème : Les fentes orofaciales représentent une des malformations congénitales les plus fréquentes à la naissance, touchant environ une naissance sur 700 en Europe. L’implication de facteurs environnementaux dans leur étiologie a été démontrée. Le rôle de l’acide folique, ou folates, dans la prévention des fentes orofaciales reste encore débattu, malgré la démonstration de son efficacité dans la prévention des anomalies de fermeture du tube neural.

Méthodes : Une étude cas-témoins a été mise en place dans sept hôpitaux de 4 régions françaises. Les cas (N = 240) étaient des enfants présentant une fente orofaciale non syndromique et bénéficiant d’une chirurgie réparatrice initiale dans l’un des 7 services participants en 1998 et 1999. Les témoins (N = 236) appariés sur le sexe, l’origine géographique et l’âge ont été choisis parmi les enfants hospitalisés en pédiatrie dans le même hôpital.

Les apports alimentaires habituels en folates ont été estimés grâce à un questionnaire de fréquence alimentaire destiné à la mère, à l’hôpital. Au cours du même entretien, les caractéristiques socio-démographiques, antécédents médicaux et obstétricaux, consommation de tabac, d’alcool et prise de suppléments vitaminiques ont été renseignés. Les odds-ratios associés à chaque quintile de consommation de folates ont été calculés à l’aide d’une régression logistique en ajustant sur les facteurs de confusion connus.

Résultats : Nous avons mis en évidence une relation dose-réponse significative entre le risque de fente orofaciale et une diminution de l’apport alimentaire moyen en folates, relation plus marquée pour les fentes palatines sans fente labiale associée. Très peu de femmes (≪ 1 %) ont rapporté avoir pris des suppléments vitaminiques contenant de l’acide folique en période pré-conceptionnelle.

Conclusion : Notre étude renforce la vraisemblance d’un rôle des folates dans la prévention des fentes orales. Les apports moyens quotidiens estimés ici (270 mg/j) sont inférieurs aux apports nutritionnels conseillés pour la prévention des anomalies du tube neural (400 mg/j). Ces apports insuffisants n’étant pas complétés actuellement par des suppléments vitaminiques malgré les recommandations, le programme d’enrichissement des farines proposé par l’AFSSA en 2003 présente une alternative intéressante pour améliorer le statut en folates des femmes françaises.