Décrire les coûts directs de la prise en charge des nourrissons infectés par le VIH avant et après la mise sous traitement antirétroviral avant l’âge de 2ans à Abidjan, Côte d’Ivoire.

Toutes les ordonnances, délivrances d’antirétroviraux et médicaments, examens médicaux complémentaires et admissions à l’hôpital ont été collectées. Les coûts et leurs intervalles de confiance à 95 % (IC95 %) ont été estimés par enfant–mois et comparés avant et après la mise sous traitement antirétroviral et selon la morbidité grave.

Parmi les 114 enfants infectés référencés, 99 ont initié un traitement antirétroviral à base de lopinavir/ritonavir à un âge médian de 13,5 mois (6,8–18,6 mois) ; 45 % avait atteint le stade clinique 3 ou 4 de l’Organisation mondial de la santé (OMS). Durant le mois précédant la mise sous traitement antirétroviral, le coût moyen par enfant–mois était estimé à 123,99 USD (IC95 % : 121,05–125,79). Après initiation du traitement, ce coût était de 42,53 USD par enfant–mois (IC95 % : 42,15–42,91) ; les antirétroviraux représentaient 50 % du coût, les dépenses restantes étaient attribuables aux autres médicaments (18 %) et aux examens cliniques complémentaires (14 %). Les coûts étaient significativement plus élevés dans les trois premiers mois suivant la mise sous traitement (48,76 USD par enfant–mois, IC95 % : 47,96–49,29) et parmi les enfants ayant eu un évènement morbide grave (49,79 USD par enfant–mois, IC95 % : 48,76–50,88).

La mise en route d’un traitement antirétroviral avant l’âge de 2ans réduit significativement les coûts de la prise en charge. Ces enfants étaient traités à un stade avancé de la maladie, entraînant des coûts supplémentaires importants pour la prise en charge de la morbidité grave. Identifier et implémenter des stratégies pour traiter les enfants infectés par le VIH le plus tôt possible en Côte d’Ivoire est prioritaire pour améliorer leur survie et réduire le coût.