Connaissances des populations précaires à propos des hépatites virales B et C - 02/03/08
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Position du problème : La prévalence des hépatites virales B et C (VHB et VHC) est élevée chez les populations précaires (PP) du fait de la fréquence de la toxicomanie intraveineuse, la provenance de pays à forte endémie ou, pour l’hépatite B, la faible utilisation de préservatifs en cas de partenaires multiples. Il est donc important de savoir si ces populations sont correctement renseignées sur la prévention de ces maladies. L’objectif de notre enquête était d’évaluer leurs connaissances, ainsi que celles des professionnels sanitaires et sociaux (PSS) à leur contact.
Méthodes : Soixante-huit structures d’accueil des PP ont participé à cette enquête. Un auto-questionnaire comportant 9 questions sur la maladie, la transmission, la prévention et le dépistage des VHB et VHC était proposé aux PSS. Ces derniers proposaient ensuite, aux PP, un questionnaire similaire, à l’issue d’un entretien ou d’une consultation. Les réponses obtenues étaient classées en 4 catégories : réponses justes, fausses, ignorées, et non réponses.
Résultats : Mille neuf cent vingt et un questionnaires étaient recueillis : 312 auto-questionnaires professionnels et 1 609 questionnaires remplis auprès des PP. Le taux de réponse était de 100 % chez les PSS et de 92,7 % chez les PP. Les connaissances des professionnels sanitaires apparaissaient bien meilleures que celles des travailleurs sociaux pour le VHB et le VHC. Pour le VHB, le thème le mieux connu des PSS était la transmission (85,2 % de réponses justes), le moins connu étant les moyens de dépistage (54,2 %). La vaccination était citée par 50,6 % des PSS interrogés. Pour le VHC, la transmission était également le thème le mieux connu (65,9 %) et les moyens de prévention étaient très fréquemment méconnus (22,0 %). Chez les PP, le moyen de dépistage était le thème le mieux connu pour le VHB (34,5 %) comme pour le VHC (27,5 %). Les modes de transmission et les groupes à risque étaient très largement méconnus pour le VHB (28,2 % et 15,5 %) et le VHC (9,4 % et 5,1 %). Globalement, le taux de réponses fausses était plus élevé chez les PSS et le taux de réponses ignorées, plus élevé chez les PP. De nombreux PSS croyaient donc connaître les VHB et VHC mais, en réalité, ils ne les connaissaient pas ou très peu. Les PP avouaient quant à elles beaucoup plus fréquemment leur ignorance sur cette problématique.
Conclusion : Il est nécessaire d’informer les PP sur la prévention des VHB et VHC et notamment sur leurs modes de transmission. Cette information pourrait en partie être diffusée par les PSS. Toutefois, une formation préalable, en particulier des travailleurs sociaux, devra améliorer leurs connaissances.
Background: Prevalence for hepatitis B (HBV) and C (HCV) viruses infection are particularly high among underprivileged persons (UPP) related to the use of injecting drug, residence in high endemic countries or a low rate of condom use in case of multiple sexual partners. It is important to know whether these persons are well aware of prevention measures for these infections. The aim of our study was to evaluate the knowledge of preventive measures among UPP and, at the same time, among health- and social-care workers (H/S-CWs).
Methods: The study was conducted in 68 salvation settings. The H/S-CWs filled out once 9-item self-administered questionnaires on HBV and HCV, concerning the illnesses, and their transmission, prevention, and screening. A similar questionnaire was proposed by H/S-CWs, to UPP after each interview. All answers were grouped into 4 categories: true (one right item or more), false, unknown, no answer.
Results: One thousand nine hundred twenty one questionnaires were collected: 312 were from H/S-CWs and 1609 from UPP. The answer rate was 100% for H/S-CWs and 92.7% among the UPP population. Knowledge about HBV and HCV was better for H-CWs compared to S-CWs. For HBV, routes of transmission was the best known field (85.2% of right answers) and use of blood sample screening was the least known field (54.2%). Vaccination was advanced by 50.6% of H/S-CWs. For HCV, routes of transmission were also the best known field (65.9%) while preventive measures were frequently unknown (22.0%). Among the UPP, blood sample screening was the best known field for HBV (34.5% of right answers) as for HCV (27.5%). Knowledge about the routes of transmission and the populations at risk was very low for HBV (28.2% and 15.5%) and for HCV (9.4% and 5.1%). The analyses of each response showed that the rates of wrong answers were much higher for H/S-CWs compared to UPP. On the other hand the rates of “unknown” answer were higher in the UPP. This finding suggests that H/S-CWs had a false perception of knowing relevant information on HBV and HCV. The high proportion of no answer among UPP confirmed their ignorance of those diseases.
Conclusion: The UPP needs appropriate information on HBV and HCV. This information could be delivered by H/S-CWs. However, preliminary training, particularly for S-CWs, might improve their insufficient knowledge at the present time.
Mots clés :
Hépatites virales B et C
,
Prévention
,
Populations précaires
Keywords: Hepatitis B and C , Prevention , Underprivileged people
Plan
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 53 - N° 1
P. 25-42 - février 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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