Hyponatrémies en réanimation - 01/01/02
Alexandre Theissen : Interne en anesthésie-réanimation
Carine Giunti : Interne en anesthésie-réanimation
Service de réanimation polyvalente, département d'anesthésie-réanimation Est, hôpital Saint-Roch, 5, rue Pierre-Dévoluy, 06006 Nice cedex 1 France
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Résumé |
Les hyponatrémies hypertoniques dites fausses hyponatrémies, en rapport avec une hyperglycémie, sont dues à un transfert d'eau du secteur intracellulaire vers le secteur extracellulaire. Elles nécessitent une réhydratation car elles s'accompagnent d'une déshydratation intracellulaire. Les pseudohyponatrémies qui sont isotoniques sont dues à des hyperlipidémies ou hyperprotidémies majeures et ne demandent aucun traitement spécifique. Seules les hyponatrémies hypotoniques s'associent à une hyperhydratation intracellulaire. La gravité de ces hyponatrémies hypotoniques dépend des capacités d'adaptation du volume cérébral. L'efficacité de cette osmorégulation cérébrale dépend en grande partie de la rapidité d'installation de l'hyponatrémie, mais aussi de certains facteurs de risque dont les principaux sont la période d'activité génitale chez la femme, l'enfance, la période postopératoire, la prise de diurétiques thiazidiques, le terrain psychiatrique et l'hypoxie. Lorsque l'hyponatrémie est symptomatique, elle doit être considérée comme grave et comme une urgence thérapeutique, témoin d'une adaptation de volume cérébral insuffisante. Lorsqu'elle est asymptomatique, l'hyponatrémie n'est pas grave et indique que l'osmorégulation cérébrale est quasi complète, de sorte que le traitement doit être prudent. Les hyponatrémies hypotoniques se classent en hyponatrémies à volume extracellulaire normal, diminué ou augmenté. Les causes les plus fréquentes des hyponatrémies normovolémiques sont le syndrome de sécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique (SIADH) et la prise de thiazidiques, celles des hyponatrémies hypovolémiques sont les pertes gastro-intestinales surtout en période postopératoire, et celles des hyponatrémies hypervolémiques sont l'insuffisance cardiaque et la cirrhose oedématoascitiques. Les hyponatrémies aiguës et chroniques symptomatiques nécessitent un traitement actif par sérum salé hypertonique, sans dépasser une augmentation de la natrémie de plus de 15 mmol/j et une natrémie supérieure à 130 mmol/L. Ce traitement doit être arrêté dès la disparition des signes neurologiques. Le traitement des hyponatrémies chroniques asymptomatiques repose principalement sur la restriction hydrique et le traitement étiologique. Le risque de complications d'un traitement trop rapide est la survenue d'une myélinolyse centropontine, favorisée par l'hypoxie, la malnutrition, l'alcoolisme et l'hypokaliémie.
Mots-clés : antidiurèse, hormone antidiurétique, hyperhydratation intracellulaire, osmorégulation cérébrale, syndrome de sécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique, tonicité plasmatique, volémie
Plan
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