Position du problème : Le suivi épidémiologique des cohortes de mineurs d'uranium a montré des risques augmentés de cancer du poumon lié à l'inhalation de radon, gaz radioactif présent à des concentrations variables dans l'air intérieur. L'objectif de cet article est de présenter les résultats des études cas-témoins évaluant le risque de cancer du poumon lié à l'exposition domestique au radon.

Méthodes : Les études cas-témoins publiées depuis 1990 sont incluses dans cette synthèse. Elles constituent une bonne approche pour analyser la relation entre le cancer du poumon et l'exposition domestique au radon car elles permettent la prise en compte de cofacteurs au niveau individuel, notamment le tabac. La méthodologie employée et les principaux résultats sont présentés. Les apports et les limites de ces études sont également discutés.

Résultats : Les résultats des études actuellement disponibles sont relativement concordants et montrent une association positive entre cancer du poumon et exposition au radon dans les habitations avec un excès de risque relatif estimé entre 6 et 9 % pour une augmentation de 100 Bq/m ³ de l'exposition moyenne pendant 25 ans. Cette estimation est cohérente avec celle obtenue à partir des résultats des mineurs d'uranium mais elle se heurte aux faibles puissances des études prises isolément.

Conclusion : Les efforts actuels portent sur l'analyse conjointe de plusieurs études européennes. Cette analyse permettra en réunissant plusieurs milliers de cas et de témoins de fournir une meilleure estimation du risque associé à l'exposition au radon dans les habitations et d'étudier l'influence de cofacteurs, notamment celle du tabac.

Background: Radon is a radioactive gas that tends to accumulate in indoor environment. A causal relationship between lung cancer and radon exposure has been demonstrated in epidemiologic studies of miners. The objective of this paper is to present the results of case-control studies of lung cancer risk associated with indoor radon exposure.

Methods: Case-control studies published since 1990 are included in this review. This type of protocol is particularly well suited for studying the relationship between indoor radon exposure and lung cancer risk, taking into account possible confounding factors such as tobacco smoking. The characteristics and results of these studies are summarized. The limitations associated with each of these studies are also discussed.

Results: The results of available studies are relatively concordant and suggest a positive association between lung cancer risk and indoor radon exposure with an estimated excess relative risk of about 6 to 9% per 100Bq/m ³ increase in the observed time-weighted average radon concentration. The order of magnitude of this estimation agrees with extrapolations from miners but some studies may suffer from inadequate statistical power.

Conclusion: At present, efforts are underway to pool together the data from the existing studies of indoor radon. This pooling analysis with thousands of cases and controls will provide a more precise estimate of the lung cancer risk from indoor radon exposure and explore the effect of modifying factors, such as smoking.