Position du problème : Afin d'élargir l'offre de soins efficaces aux malades, le Burkina Faso a institué depuis 1996 l'approche syndromique de prise en charge des infections sexuellement transmissibles (IST). La présente évaluation a été effectuée dans le but de mesurer le degré de mise en oeuvre de cette approche de prise en charge des IST dans les établissements sanitaires du pays. De façon spécifique, l'évaluation devait permettre : i) d'analyser la qualité de la prise en charge clinique des patients(es) se présentant dans les structures de soins avec des symptômes d'IST ; ii) de déterminer la proportion de ces patients à qui le soignant donne des conseils de base sur l'utilisation des préservatifs et l'information des partenaires.

Méthodes : L'étude s'est déroulée du 1 ^er au 28 juillet 2001 sur l'ensemble des 53 districts sanitaires et des deux hôpitaux nationaux du Burkina Faso. Il s'agissait d'une enquête transversale d'un jour. La collecte des données s'est faite à travers une observation non participante de la relation soignant-soigné et a permis d'analyser la conduite de l'anamnèse de l'examen physique, le diagnostic et la prescription des prestataires de soins.

Résultats : Trois cent cinquante huit patients ont consulté dans les établissements de santé pendant la période de l'enquête. Seulement 4 % des patients(es) venus(es) consulter avec ou pour une IST dans les établissements de santé ont été évalués et soignés conformément aux algorithmes nationaux ou recommandés par l'OMS (indicateur de prévention n° 6 = 4 %) ; et 13 % de ceux ou celles venus(es) consulter avec ou pour une IST dans les établissements de santé ont reçu des conseils de base sur les préservatifs et la notification aux partenaires (indicateur de prévention n° 7 = 13 %).

Conclusion : Ces indicateurs de prévention restent d'un niveau très bas, témoignant de la faible qualité de la prise en charge des IST. Ces résultats apportent des informations concernant les domaines sur lesquels une supervision et un recyclage des soignants pourraient porter.

Background: In order to offer wide and efficient health care to patients, Burkina Faso has instituted the syndromic approach to sexually transmitted infections (STIs) since 1996. The current assessment has been carried out in view of measuring the degree of application of this approach in the management of the STIs in the health centres of the country. The assessment should specificaly allow to: i) analyse the quality of the clinical health care of the patients coming in the health services with STI symptoms;ii) to determine the proportions of those patients to whom the care-provider give basic counselling on the use of condoms and the information of their sexual partners.

Methods: The study has been carried out from the 1 ^st to the 28 ^th July 2001 in all the 53 health districts and the two national hospitals of Burkina Faso. A one-day cross-section survey per health centres was used. The data were collected from a direct observation of the provider-patient relationship; and the handling of the anamnesis, the physical examination, the diagnosis and the prescriptions were analysed.

Results: During the survey, 358 patients had been consulted in the health centres. Only 4% of the patients who came in the health centres with STI or for STI consultation had been assessed and treated in accordance with national algorithm or WHO recommendations (Prevention indicator n° 6=4%); and 13% of those who came to consult with or for STI in the health centres had received basic counselling on condoms and the notification to their sexual partners (Prevention indicator n° 7=13%).

Conclusion: These prevention indicators remain of a very weak level, showing therefore a poor quality of the management of STIs. Meanwhile, they show the areas of deficiencies on which a supervision and a recycling of the providers might bear.