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P95 - Augmentation du taux de prévalence des troubles envahissants du développement chez l'enfant à partir des données d'un registre de morbidité : quelles interprétations ? - 02/03/08

Doi : RESP-10-2002-50-4-SUPP-0396-7620-101019-ARTP95 

P. GUILLEM [1],

C. CANS [1],

M. RATEL [1],

L. METZGER [2]

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Le RHEOP est un registre de morbidité qui concerne la pathologie « handicap de l'enfant » sur une base géographique, le département de l'Isère. Les troubles psychiatriques sont enregistrés lorsqu'ils sont classés dans l'axe I.1 de la Classification Française des Troubles Mentaux de l'Enfant et de l'Adolescent (CFTMEA) (correspondance CIM10 : F84,0 à F84,9). Les données proviennent de différentes sources : dossiers médicaux de la CDES, secteurs de psychiatrie Infanto Juvénile et services de Pédiatrie. L'enregistrement était rétrospectif pour les enfants nés de 1980 à 1983 puis prospectif à partir de la génération 1984. L'exhaustivité du registre estimée par la méthode de capture[shy]recapture pour les troubles psychiatriques s'élève à 87 % et n'a pas augmenté sur la période considérée. Parmi les enfants nés entre 1980 et 1991 et résidant dans le département de l'Isère à l'âge de 7 ans, 89 enfants étaient porteurs d'un autisme (F84,0, F84,1), 58 d'une psychose précoce déficitaire (F84,2, F84,4, F84,8 + F71 ou F72), 136 enfants d'une dysharmonie psychotique (F84,5, F84,8) et 70 d'une autre psychose (F84,3, F84,9). Un test de tendance par années a été effectué après vérification des hypothèses de linéarité.

Le taux de prévalence des psychoses précoces déficitaires est resté stable dans le temps à 3,3 pour 10 000 (p = 0,50). Il en est de même pour le taux de prévalence des autres psychoses : 3,9 (p = 0,81). Le taux de prévalence de l'autisme et des dysharmonies psychotiques a augmenté de façon significative (p < 10[shy]3). Si l'on ne tient pas compte des données recueillies en rétrospectif, l'augmentation du taux de prévalence de l'autisme n'est plus significative (p = 0,19), mais celle des dysharmonies psychotiques persiste (p = 0,008) Le taux de prévalence de l'autisme est passé de 2,8 pour 10 000 enfants résidant en Isère à l'âge de 7 ans pour la période [80[shy]83] à 5,7 pour la période [84[shy]87] et à 6,7 sur la période [88[shy]91], celui des dysharmonies psychotiques est passé respectivement de 2,9 à 8,6 puis à 11,9 pour 10 000.

L'usage de la CFTMEA à partir de 1988 a entraîné des changements dans l'énonciation des diagnostics avec, notamment, l'élargissement des concepts d'autisme et de dysharmonie psychotique. Les critères d'inclusion du registre pour les troubles psychiatriques n'ont pas varié dans le temps et l'âge de l'enfant à l'enregistrement est resté le même, suffisamment élevé pour assurer une reproductibilité diagnostique satisfaisante. Par ailleurs, l'exhaustivité du registre pour les troubles psychiatriques n'a pas augmenté durant la période considérée.

En Isère, le solde migratoire est positif, mais l'effet migratoire de la population des enfants handicapés est semblable à celui de la population générale. La prévalence des déficiences sévères calculée parmi les enfants migrants ne varie pas significativement de celle des enfants nés et résidents.

Ces données suggèrent que c'est essentiellement la généralisation de l'utilisation par les psychiatres de la CFTMEA qui serait responsable de l'augmentation de la prévalence des dysharmonies psychotiques et plutôt le caractère rétrospectif des données sur la période [80[shy]83] de celle du taux de prévalence de l'autisme. Cependant, compte tenu d'observations similaires dans la littérature, il importe de surveiller si cette augmentation se confirme pour les générations ultérieures.




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Vol 50 - N° SUP 4

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