Objectif : Déterminer la prévalence de l'hypertension artérielle (HTA) déclarée dans la population portugaise.

Méthodologie : Données de l'enquête nationale de santé conduite en 1998[shy]99 auprès de 18 271 hommes et de 20 621 femmes de plus de 18 ans. Les sujets qui indiquaient avoir une HTA diagnostiquée par un médecin ou un(e) infirmier(e) ont été considérés comme hypertendus.

Résultats : La prévalence de l'HTA était de 16,1 % chez les hommes et de 24,7 % chez les femmes (p < 0,001 après ajustement sur l'âge). Chez les hommes, la prévalence de l'HTA augmentait de 1,1 % chez les [18[shy]25[ ans à 32,9 % chez les [65[shy]75[ ans, alors que chez les femmes, elle augmentait de 1,4 % chez les [18[shy]25[ ans à 46,6 % chez les [55[shy]65[ ans. L'âge du diagnostic de l'HTA était supérieure chez les hommes (50,8 ± 14,6 contre 49,7 ± 14,7 ans chez les femmes, p < 0,001). Dans les deux sexes, la prévalence de l'HTA était plus élevée en cas de faible niveau d'éducation, et moindre en cas de tabagisme (p < 0,001, après ajustement sur l'âge). Dans les deux sexes, la fréquence de l'HTA était inférieure chez les sujets consommant de l'alcool, alors qu'il n'a pas été trouvé de différence pour ce qui est de la consommation de viande, poisson, fruits, légumes ou pain. Après ajustement sur l'âge et le sexe, les sujets hypertendus avaient des dépenses de santé plus importantes (19,51 ± 0,45 contre 12,34 ± 0,22 dans des 15 derniers jours, p < 0,001) ; cependant, ces différences devenaient non significatives si on ne considérait que les sujets ayant réellement eu des dépenses de santé. Finalement, bien que les sujets hypertendus aient consulté plus fréquemment leur médecin dans les trois derniers mois que les non hypertendus, plus de 20 % des patients hypertendus n'avait pas consulté de médecin.

Conclusion : La prévalence de l'HTA déclarée varie selon le sexe, l'âge et le niveau d'éducation, et est associée à une plus grande dépense de santé. La relation inverse entre consommation d'alcool et HTA déclarée est probablement due à une moindre fréquence de consultations médicales chez les buveurs.