P55 - Évaluation de l'impact sanitaire à court terme de l'explosion de l'usine AZF à partir de plusieurs sources de données : l'exemple des conséquences ORL et ophtalmologiques - 02/03/08
A. GUINARD [1],
V. SCHWoeBEL [1],
A.C. VERCHERE [2],
V. ET LES MEDECINS SENTINELLES LASCAUX[shy]LEFEBVRE [3],
E. BAUVIN [4],
E. GARRIGUE [4],
T. LANG [1 et 5]
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Objectif : À la suite de l'explosion de l'usine Grande Paroisse (AZF) à Toulouse, plusieurs systèmes d'information sanitaire ont été mobilisés pour contribuer à évaluer l'impact sanitaire de cette catastrophe. Une description des conséquences ORL et ophtalmologiques de l'explosion a été effectuée à partir de ces différents systèmes afin de fournir des éléments de recommandations sur le dépistage et la prise en charge à mettre en place lors d'un accident de ce type.
Méthodes : Ont été utilisés
Résultats : Parmi les 226 patients hospitalisés les deux premiers jours, le diagnostic principal était un traumatisme de l'oeil pour 10 % des sujets, et de l'oreille pour 2 %. Dans le cadre des accidents du travail, les traumatismes ou troubles de l'audition représentaient 18 % des lésions et les atteintes oculaires 2 %. Les médecins sentinelles ont signalé des troubles de la vue, des conjonctivites et des lésions ORL pendant les 5 semaines suivant l'explosion. Une extrapolation à l'agglomération toulousaine a permis d'estimer le nombre de consultants des médecins généralistes ou pédiatres pendant les 9 semaines suivant l'explosion à environ 300 pour troubles divers de la vue, 400 pour conjonctivite et plus de 2000 pour lésions ORL. Les médecins ORL ont signalé au moins 581 sujets ayant consulté pour troubles auditifs pendant le mois suivant l'explosion, les ophtalmologistes 39 traumatismes graves de l'oeil. Parmi près de 6 000 élèves ayant bénéficié d'un dépistage 8 à 10 semaines après l'explosion dans un rayon de 2 km autour du site, les pertes auditives (> 25 dB) touchaient 5,5 % des élèves dans le secondaire et 6,3 % en primaire/maternelle, les troubles visuels 4,8 % des élèves dans le secondaire et 10,4 % en primaire/maternelle.
Conclusion : Les conséquences ORL d'une telle explosion, liées au blast et au traumatisme sonore, sont bien décrites dans la littérature. Les données des différents systèmes de surveillance concordent pour confirmer le nombre élevé de consultations immédiates pour lésions ORL. Les prévalences de pertes auditives observées dans les écoles suggèrent l'utilité d'un dépistage élargi de ces troubles et d'une prise en charge après confirmation de ces déficits. Concernant l'ophtalmologie, les sources montrent l'existence de conséquences distinctes, traumatiques initialement, puis irritatives, liées au NH3, pendant 5 semaines. Quant aux informations concernant les enfants, ni les données de la littérature, ni les avis spécialisés ne permettent de rapporter les troubles visuels actuels aux conséquences de l'explosion. Cependant, ces résultats, même s'ils nécessitent pour chaque enfant une confirmation diagnostique par spécialiste, montrent qu'il faudrait pallier un probable déficit de prise en charge.
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Vol 50 - N° SUP 4
P. -1--1 - octobre 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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