C4-1 - Évaluation des troubles psychologiques au cours d'une prise en charge médico- psychologique de dyades mères enfants malnutris en Palestine entre décembre 1995 et mai 2000 - 02/03/08
T. BAUBET [1],
V. GABOULAUD [2],
K. GROUILLER [1],
F. BELANGER [2],
P. SALIGNON [1],
D. BITAR [1],
M.-R. MORO [1]
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Contexte : Les troubles alimentaires sont, chez le nourrisson, un mode privilégié d'expression de sa souffrance psychique propre, ou d'un dysfonctionnement de l'interaction mère-enfant (Mazet & al. 1990, Moro 1998). L'association entre malnutrition protéino-calorique infantile et souffrance psychologique maternelle a déjà été rapportée (De Miranda & al. 1996). Nous relatons les résultats d'un programme de soins psychologiques mené par Médecins Sans Frontières auprès de bébés malnutris et de leurs mères à Hébron en Palestine, dans un contexte de post-conflit, mais en dehors d'une situation de pénurie alimentaire.
Patients et méthodes : Entre décembre 1995 et mai 2000, des enfants de 0 à 3 ans, suivis pour malnutrition dans un centre nutritionnel géré par Terres des Hommes , étaient inclus dans l'étude avec leurs mères en raison de l'existence de troubles de l'interaction mère-enfant et devant l'échec d'une prise en charge nutritionnelle. Une psychothérapie était alors proposée aux mères avec leur enfant sous forme d'entretiens individuels au centre de nutrition et parfois dans le cadre de visites à domicile. Ainsi une cohorte mère-enfant a été constituée et un total de 382 dyades a été inclus dans cette étude. Une évaluation des troubles psychologiques de l'enfant, de la mère et de l'interaction mère-enfant a été réalisée à l'entrée dans la cohorte, à 3 mois de suivi et à la fin de la prise en charge psychothérapeutique.
Résultats : À l'entrée dans l'étude, des signes de souffrance psychologique étaient décrits pour 65 % des enfants, 50 % présentaient une dépression sévère et 21 % une dépression modérée.
Chez la mère ces signes de souffrance étaient décrits dans 95 % des cas dont 58 % présentaient une dépression sévère et 11 % une dépression modérée. Le début de cette dépression était rapporté comme antérieur à la grossesse dans 63 % des cas. Concernant l'interaction mère-enfant, des troubles étaient décrits dans 77,4 % des cas avec une dysharmonie de cette interaction, sévère pour 40 % et modérée pour 55 % des cas.
L'évolution des symptômes de l'enfant, de la mère et de la qualité de leur interaction tout au long de la thérapie mère-enfant, montre que c'est l'état psychologique de l'enfant qui s'améliore en premier et cela de façon très visible au 3 e mois. À la fin de la prise en charge, qui a duré en médiane 5 mois, l'amélioration est nette pour l'enfant, sa mère et la qualité de l'interaction mère-enfant.
Conclusion : Cette étude a permis de décrire les particularités de ces interactions mère-enfant malnutri et l'amélioration rapide après une prise en charge psychothérapeutique. Si l'intérêt de ce support psychologique semble évident dans le contexte de la Palestine, l'existence de troubles de l'interaction mère-enfant devrait pouvoir être évaluée afin d'améliorer la prise en charge des enfants malnutris, même dans des contextes où la carence alimentaire semble le facteur initial de la malnutrition.
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Vol 50 - N° SUP 4
P. -1--1 - octobre 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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