Introduction : Malgré la tendance actuelle vers une mondialisation des moeurs alimentaires, le phénomène de diversité, à la fois sociale, spatiale et culturelle, reste inhérent à toute problématique d'étude des pratiques alimentaires. Il a été reconnu que ces différentes pratiques alimentaires exposent à des risques de santé différents agissant soit sur la promotion ou la dégradation de la santé suivant la distribution spatiale des populations. L'alimentation méditerranéenne pourrait protéger contre les maladies cardio-vasculaires et certains cancers et par conséquent réduire le nombre de morts prématurées liées à une alimentation néfaste. La mise en évidence des ressemblances et différences entre la Sardaigne et Malte, et au sein de ces deux îles, dont l'une semble avoir perdu les caractéristiques de l'alimentation méditerranéenne de par la présence britannique pendant 150 ans, permettra d'acquérir une meilleure compréhension des changements des comportements alimentaires et permettra ainsi de transposer les caractéristiques de ce mode de vie là où les habitudes alimentaires constituent un facteur de risque pour la santé. Cette étude préliminaire vise à montrer la tendance de l'évolution de consommations alimentaires entre 1973 et 1997 dans chaque île.

Méthode : Analyse des tendances à partir de données de consommations alimentaires obtenues pour la Sardaigne auprès de l'ISTAT (Istituto Nazionale di Statistica) et pour Malte auprès de la FAO (Food Agricultural Organisations). Étant donné la nature différente des sources de données, seules les tendances évolutives ont pu être calculées avec 20 points sur 23 années à l'aide des corrélations de Spearman.

Résultats : Tableau I

À Malte, une tendance positive est observée pour chaque aliment (excepté le sucre, les oeufs et le lait), significative pour la viande de boeuf, le poisson, le fromage, les fruits et le vin. En Sardaigne, une tendance positive significative est observée pour le poisson, l'huile d'olive/végétale, le lait, les fruits le café et le thé. Les oeufs, le sucre et le vin ont une tendance négative significative.

Conclusion : Ces résultats préliminaires mettent en évidence le maintien des caractéristiques méditerranéennes de l'alimentation sarde, opposée aux caractéristiques anglo-saxonnes du modèle d'alimentation maltais.