Épidémiologie des piqûres de scorpion au Maroc - 02/03/08
R. SOULAYMANI-BENCHEIKH [1],
Z. FARAJ [2],
I. SEMLALI [1],
A. KHATTABI [1],
S. SKALLI [1],
R. BENKIRANE [1],
M. BADRI [1]
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Background: Scorpion stings and envenoming constitute a real public health problem in Morocco.
Methods: To analyze epidemiological, clinical and therapeutic data, we conducted a prospective survey in all provinces of Morocco from April to October 1997. The survey consisted in an exhaustive follow-up of all patients bitten by a scorpion, who were followed in a health structure (clinic, center of health, hospital) from admission to exit.
Results: We observed 4327 cases of scorpion stings (incidence rate: 0.53‰). Most stings (67.9%), were related to the black scorpion. Stings occurred most often at home, during the night, and between July and August. Patients were poisoned in 21% of cases. The treatments used by the medical personnel were usually numerous, costly and unjustified. The case fatality rate was 15.44‰ and most death occurred among children aged less than 15 (90% of cases). The statistical analysis showed that dark scorpion, age <15 and a post-sting delay >1 hour were risk factors for death or complications as well as priapism, vomiting, hyper-sweating and fever. The use of anti-scorpion serotherapy is associated with a more severe prognosis.
Conclusion: The results of this study were translated into a ministerial circular defining the national control strategy against scorpion stings in Morocco.
Position du problème : Les piqûres et envenimations scorpioniques constituent un véritable problème de santé publique au Maroc.
Méthodes : Dans le but d'analyser les données épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques, nous rapportons les résultats d'une étude prospective menée dans toutes les provinces du Maroc d'avril à octobre de 1997. L'étude a consisté en un suivi exhaustif de tous les patients piqués par un scorpion, qui se sont présentés à une structure sanitaire (dispensaire, centre de santé, hôpital) depuis leur admission jusqu'à leur sortie.
Résultats : Nous comptons dans notre étude 4 327 cas de piqûres de scorpion soit une incidence de 0,53 ‰. Cette piqûre est due au scorpion noir dans 67,9 % des cas, elle survient à domicile, pendant la nuit, et surtout entre juillet et août. Les malades ne sont envenimés que dans 21 % des cas. Les thérapeutiques utilisées par le personnel médical sont nombreuses, le plus souvent onéreuses et injustifiées. Le taux de létalité est de 15,44 ‰ et le décès survient chez des enfants de moins de 15 ans dans 90 % des cas. L'analyse statistique montre que le scorpion noir, l'âge inférieur à 15 ans et le temps post-piqûre supérieur à une heure constituent des facteurs de risque épidémiologique avec des risques relatifs très élevés, de même que le priapisme, les vomissements, l'hyper-sudation et la fièvre. L'utilisation du sérum anti-scorpionique est associée à une évolution clinique péjorative.
Conclusion : Ce travail a fait l'objet d'une circulaire ministérielle définissant la stratégie nationale de lutte contre les piqûres de scorpion et d'une campagne nationale au Maroc.
Mots clés :
Piqûre
,
Envenimation
,
Scorpion
,
Épidémiologie
,
Facteurs de risque
,
Sérum anti-scorpionique
Keywords: Sting , Envenoming , Scorpion , Epidemiology , Risk factors , Anti-scorpion serotherapy
Plan
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Vol 50 - N° 4
P. 341-347 - septembre 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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