Background: Given the relationship between HIV infection and fertility, antenatal clinic-based HIV prevalence may not provide a good estimate of the community HIV prevalence. The objective of this work was to evaluate the impact of HIV infection on fertility among women attending antenatal clinics in Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), and to discuss possible implications on HIV sentinel surveillance.

Methods: In the context of a phase II/III clinical trial of a short course of Zidovudine during pregnancy (DITRAME - ANRS 049 trial) we consecutively proposed voluntary counselling and HIV testing (VCT) to 1349 women aged at least 18 years, carrying a pregnancy of 7 months or less and living in Bobo-Dioulasso. During pre-test counselling session, a standardised questionnaire was administered to collect detailed information regarding socio-demographic characteristics and obstetrical history. Blood samples were then taken and tested for HIV after written informed consent.

Results: Mean age (± standard deviation) at first sexual intercourse was similar among HIV-infected (HIV+) (16.7± 2; n =83) and HIV-negative (HIV - ) women (16.9± 2; n=1336). However, HIV+ women aged 25 years and above had, on the average fewer pregnancies (3.8± 1.5; n=37) than HIV- women (5.0± 2.3; n=567), p<0.01. Similarly, these HIV+ women had, on average, less live births (2.8± 1.3; n=35) than HIV - ones (3.7± 2.1; n=555), p=0.02. Other sexual and obstetrical characteristics such as maternal age, proportion of primigravidae, stillbirths or spontaneous abortions were comparable between HIV+ and HIV - women.

Conclusions: Our data suggest that the level of fertility of HIV+ women aged 25 years and above is significantly lower than for HIV - women. Therefore, HIV+ women in this age group are likely to be under-represented among antenatal clinic attendees. These findings suggest adjusting antenatal clinic-based HIV sentinel surveillance data for age and fertility in order to derive a good estimate of the community HIV prevalence.

Position du problème : En raison de l'influence de l'infection à VIH sur la fertilité, sa prévalence estimée dans les dispensaires prénatals par la surveillance sentinelle peut ne pas refléter la réalité de l'infection dans la population générale. L'objectif de notre travail était d'évaluer l'impact de l'infection à VIH sur la fertilité chez des femmes enceintes à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) afin de discuter des implications possibles sur la surveillance sentinelle.

Méthodes : Dans le cadre d'un essai thérapeutique de réduction de la transmission mère-enfant du VIH par la zidovudine (essai ANRS 049), nous avons proposé le test VIH à 1 349 femmes âgées de 18 ans et plus, enceintes d'au moins 7 mois et résidant dans les limites territoriales de Bobo-Dioulasso. À l'occasion de la séance individuelle de conseil pré-test, un questionnaire standardisé leur a été administré pour recueillir des informations détaillées sur leur histoire obstétricale et leurs caractéristiques démographiques. Des échantillons de sang ont été collectés et testés pour le VIH après obtention d'un consentement écrit.

Résultats : L'âge moyen (± écart-type) au moment des premiers rapports sexuels était similaire chez les femmes infectées par le VIH-1 (VIH+) (16,7 ans ± 2, n = 83) et chez celles non-infectées (VIH - ) (16,9 ans ± 2, n = 1 136). Cependant, les femmes VIH+ âgées de 25 ans et plus ont eu en moyenne moins de grossesses (3,8 ± 1,5, n = 37) que celles VIH - (5,0 ± 2,3, n = 567), p < 0,01. De même, ces femmes VIH+ ont eu en moyenne moins de naissances vivantes (2,8 ± 1,3, n = 35) que celles VIH - (3,7 ± 2,1, n = 555), p = 0,02. Les 2 groupes de femmes étaient comparables pour les autres caractéristiques de leur histoire obstétricale, à savoir l'âge à la grossesse actuelle, la proportion de primigestes, le nombre moyen de mort-nés et celui d'avortements spontanés.

Conclusions : Nos données suggèrent que le niveau de fertilité des femmes VIH+ âgées de 25 ans et plus est inférieur à celui des femmes VIH - . Ainsi, pour cette tranche d'âge, les femmes VIH+ pourraient être sous-représentées parmi les consultantes des dispensaires prénatals. Ces résultats suggèrent la nécessité d'ajuster sur l'âge et sur la fertilité les données de sérosurveillance de l'infection à VIH estimées dans les dispensaires prénatals.