Background: The Democratic Republic of Congo has been experiencing a critical economic situation for several years, resulting in a favorable context for the spread of HIV-infection. A study was performed in a large textile factory in Kinshasa, to determine prevalence and incidence of HIV-infection among employees and their wives.

Methods: From February to November 1996, a cross-sectional study was conducted among 2010 employees (1859 males, 151 females) of the factory and their 1198 female partners. Participants responded to a structured questionnaire and HIV testing was performed after an informed consent was obtained in a pre-test counselling session. Using a reconstituted population of 1580 employees (1502 males, 78 females) and their 806 female partners (all HIV-seronegative in 1990), we determined the HIV incidence between 1990 and 1996. Employees included manual workers, middle managers and senior managers.

Results: Overall prevalence and incidence rates were 2.1% (95% CI=1.6%-2.6%) and 0.16/100 persons-years (95% CI=0.09-0.22) respectively. Reported condom use was associated with HIV infection in men (OR=2.5; 95% CI=1.2-5.3) and their spouces (OR=1; 95% CI=0.02-10.7) and with a history of urethral discharge in men (OR=4.1; 95% CI=1-30.1). The HIV incidence between 1990 and 1996 was 0,2/100 person-years (95% CI=0.1-0.2). The seroconversion risk increased from manual workers to senior managers (chi-square for linear trend =12.9; p<0.001).

Conclusions: Despite the deterioration of health services and the economical instability in Kinshasa, HIV prevalence and incidence rates in this factory were much lower than rates observed in factories in same East and Southern African countries. Comparative prospective studies using a similar methodology are needed to better understand the reasons for these differences.

Position du problème : Depuis quelques années, la République Démocratique du Congo traverse une période d'instabilité socio-politique et économique propice à une explosion de l'infection à VIH. Une étude a été menée dans une entreprise textile de Kinshasa avec pour objectifs d'estimer la prévalence et l'incidence de l'infection à VIH parmi les travailleurs de cette entreprise.

Méthodes : De février à novembre 1996, une étude transversale a été menée parmi 2 010 employés de l'entreprise dont 1 859 hommes et leurs 1 198 conjointes. Les participants ont répondu à un questionnaire structuré et un test VIH a été pratiqué après l'obtention d'un consentement éclairé lors d'un conseil pré-test. Une population reconstituée de 1 580 employés dont 1 502 hommes et leurs 806 conjointes (tous VIH séronégatifs en 1990) a permis d'estimer le taux d'incidence de l'infection à VIH entre 1990 et 1996. Les travailleurs étaient classés en trois catégories : ouvriers, cadres moyens et cadres supérieurs.

Résultats : La prévalence globale de l'infection à VIH en 1996 était de 2,1 % (IC 95 % = 1,6 % - 2,6 %). L'utilisation déclarée du préservatif était liée à l'infection à VIH chez les hommes (OR = 2,5 ; IC 95 % = 1,2 - 5,3) et leurs conjointes (OR = 1,0 ; IC 95 % = 0,02 - 10,7) et à une histoire d'écoulement urétral (OR = 4,1 ; IC 95 % = 0,1 = 30,1) chez les hommes. L'incidence de l'infection à VIH entre 1990 et 1996 était de 0,2/100 personnes-années (IC 95 % = 0,1 - 0,2). Le risque de séroconversion augmentait des ouvriers vers les cadres supérieurs (chi ² de tendance linéaire = 12,9 ; p < 0,001).

Conclusions : Malgré l'instabilité politique et les structures de santé délabrées, la prévalence et l'incidence de l'infection à VIH étaient beaucoup plus basses que les prévalences et incidences observées dans d'autres entreprises en Afrique de l'Est et australe. Des études comparatives prospectives utilisant une même méthodologie sont nécessaires pour comprendre les raisons qui peuvent expliquer ces différences.