Traitement par rituximab dans un cas de sclérose en plaques (SEP) rémittente réfractaire - 02/03/08
Introduction. Le rituximab (RX), anticorps (Ac) anti-CD20 a révolutionné le traitement des lymphomes B, puis des maladies auto-immunes. Essayé récemment dans la neuro-myélite optique (NMO), son utilisation dans la SEP paraît intéressante.
Observations. Dossier 19347415. Femme de 30 ans présentant une SEP rémittente depuis 2000 avec de nombreuses poussées. Malgré un traitement par 2 interférons, la multiplication des poussées et l’aggravation progressive de l’EDSS (6) a conduit en 2004 à un traitement par mitoxantrone (MTX) 120 mg sur 6 mois, avec un retour à un EDSS à 3,5 et relais par acétate de glatiramer. Après une période de 6 mois avec un EDSS à 3,5 sans poussées, survenaient de nouvelles poussées subintrantes invalidantes résistant aux bolus de méthylprednisolone (EDSS de nouveau à 6). Il était discuté un nouveau traitement par MTX (80 mg) ou par cyclophosphamide. Du fait du risque leucémogène induit par ces 2 antimitotiques et d’insuffisance cardiaque lié à la MTX, on proposait en octobre 2005 un traitement par RX (4 perfusions de 700 mg par semaine pendant 1 mois dans le cadre du protocole des lymphomes), avec une parfaite tolérance. Il n’était pas envisagé de traitement de fond par la suite, compte tenu des incertitudes sur les éventuelles interactions avec le RX. L’EDSS est stable à 3,5 depuis, sans poussées. On notait une lymphopénie modérée sans infection. Une nouvelle activité de la maladie pourrait justifier une nouvelle cure de RX.
Discussion. Le RX est un Ac monoclonal anti-CD20 bien toléré. Son utilisation dans la NMO est logique du fait de la présence des Ac anti-NMO. Dans la SEP, la physiopathologie concerne surtout le lymphocyte T mais aussi le lymphocyte B (LB) avec sécrétion d’Ac, rendant légitime l’utilisation du RX, permettant dans notre observation de surseoir à un traitement de fond. La lymphopénie B induite ne semble pas entraîner d’infections.
Conclusion. Le RX, par son action sur le LB, sa bonne tolérance et sa simplicité d’utilisation, pourrait être une alternative thérapeutique dans la SEP après échec des traitements classiques. Des essais de phases II-III sont en cours.
Plan
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Vol 163 - N° SUP4
P. 177-178 - avril 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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